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La voix du succès

Sortie  le  14/07/2020  

De Nisha Ganatra avec Dakota Johnson, Tracee Elis Ross, Kelvin Harrison Jr., Bill Pullman, Zoé Chao, June Diane Raphael et Marc Evan Jackson


Grace Davis est une superstar de la musique à l’ego surdimensionné mais proportionnel à son talent. Son assistante personnelle, Maggie, s'affaire à des tâches ingrates alors qu’elle rêve depuis qu’elle est enfant de devenir productrice de musique. Lorsque le manager de Grace lui fait une proposition qui pourrait transformer sa carrière, elle et Grace élaborent un plan qui pourrait changer leur vie pour toujours.

Ne voyez surtout pas, dans le titre de ce film, une erreur de frappe ou bien une « faute » d’orthographe dans le mot voie/voix, c’est justement fait exprès, de façon intentionnelle, pour expliquer qu’il est question à la fois de carrière et de musique, pour souligner la bonne direction à prendre et la présence d’artistes/interprètes qui justifient que ça va chanter à plusieurs reprises ! Et ce n’est sûrement pas Tracee Elis Ross, la fille de Diana Ross vue notamment dans les séries télévisées Girlfriends, Reed between the lines et Black-ish, qui vous dira le contraire, elle qui ici « pousse la voix » pour la première fois de sa vie (d’ailleurs de manière assez illusoire et peu convaincante à l’écran !) quelques bouts de mélopées typées soul que n’auraient sans doute pas renié son illustre mère.
Face à elle, Dakota Johnson (la trilogie tirée du roman Cinquante nuances de Grey ; A bigger splash ; Sale temps à l’hôtel El Royale) qui est l’aide de cette dernière, du moins, la grouillot de service sous-estimée et toujours aux petits soins pour ses exigences pour ne pas dire ses caprices. Malgré ses qualités certaines d’actrice – ici aussi passionnée qu’ambitieuse -, et sa peut-être trop bonne volonté à vouloir tenter de s’émanciper des rôles « calibrés » sur mesure qu’on lui propose (et qu’elle accepte d’ailleurs !), elle n’arrive pas à émerger ni à être plus crédible que cela - d’autant qu’elle (s’)y croît dur comme fer en mélomane calée, menteuse patentée et mythomane déterminée -, de par son physique de jeune première « débutante » et minaudante à souhait, et de par cette histoire bidouillée genre musico/romantico/sentimentale, aux situations prévisibles, attendues voire téléphonées et même caricaturales, ainsi qu’aux dialogues conventionnels, stéréotypés, sirupeux et douceâtres au possible. Et puisqu’on sait qui est qui et qui fait quoi dès le départ, on ne sera pas vraiment étonné de connaître le mot de la fin – le « happy end » - avant le générique final, et cela malgré quelques rouages faciles et retournements évidents.
Vouloir plus ou moins surfer sur le succès de A star is born sorti en 2018, remake version moderne d’Une étoile est née (datant de 1937) et réalisé par Bradley Cooper, en réitérant pratiquement les mêmes ingrédients d’une belle trajectoire mais cette fois côté autant féminin que masculin (c’est légèrement plus recentré sur elle que sur lui !), n’est pas mauvaise en soi, encore eut-il fallu y mettre un peu plus de suspense, d’intrigue et de nuance (de Grey ?) ! Et puis, qu’est venu faire Bill Pullman, même brièvement, dans ce scénario tellement inapproprié dans sa déjà longue filmographie ? Servi par une BO plutôt alléchante – avec des reprises entre autres de Sam Cook et de Cher -, il faut reconnaître et spécifier que ce long métrage s’adresse à un public averti, celui de midinettes et autres jeunes aficionados du type fans qui par exemple ne manqueraient pour rien au monde une seule émission de The Voice....

C.LB



 
 
 
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