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White riot : les débuts de Rock Against Racism

Sortie  le  05/08/2020  

De Rubika Shah avec The Clash, Steel Pulse, The Selecter, Sham 69, Tom Robinson Band, The Selecter, Poly Styrene, Alien Kulture...


Royaume-Uni, fin des années 70, en pleine explosion punk : face à la montée de l’extrême-droite nationaliste et raciste, un groupe de militants choisit la musique comme arme.
C’est l’aventure de Rock Against Racism qui, avec The Clash en première ligne, va réconcilier sur des rythmes punk, rock ou reggae les communautés d’un pays en crise.


Le titre de ce documentaire – traduisé par émeute blanche - est tiré de l’une des célèbres chansons du non-moins légendaire The Clash, groupe punk/rock britannique qui a sévi une bonne dizaine d’années entre mi-70 et mi-80. Mais au lieu d’espérer assister à l’une de leur mémorable prestation scénique, nous avons plutôt le droit à l’histoire d’un mouvement anti-raciste appelé Rock Against Racism qui, à coup de concerts un peu partout au Royaume-Uni (environs 200) et de l’édition d’un magazine intitulé Temporary Hoarding - plus proche d’un fanzine d’ailleurs -, a réussi à mener les 2 de front tout en drainant plusieurs milliers de personnes lors d’un défilé contre The National Front (l’équivalent de notre Front National) dans les rues de Londres le 30 avril 1978, et en rameutant quelques fameuses formations de l’époque (voir les noms cités ci-dessus) lors d’un gigantesque concert gratuit (plus de 80.000 personnes) le même jour au Victoria Park à Londres.
A coup d’images d’archives (avec notamment des vidéos des représentants de l’extrême-droite anglaise tels que le membre conservateur au Parlement Enoch Powell et l’activiste politique Martin Webster), de montages de photos comme d’articles et d’articles de presse de cette période, et d’interviews de certaines têtes pensantes (entre autres le fondateur fan de rock Syd Shelton, les musiciens des différents groupes reggae et punk tels que Joe Strummer et Topper Headon des Clash, sans oublier Jimmy Purey de Sham 69, venus défendre cette noble « cause qui était plus importante que leurs égos respectifs »), nous découvrons comment quelques personnes ont su sensibiliser et mobiliser autant de monde lors de ce grand rassemblement politique et culturel, un évènement composé aussi bien de blancs que de noirs jamaïcains et d’indiens issus de l’immigration, à la fois des jeunes, des moins jeunes et même des écoliers.
Le parcours de ce mouvement, qui tentait de vaincre la vague raciste montante, est à saluer avec courage et fierté dans un contexte économique et social plutôt morose voire même bien sinistré – on est dans l’Angleterre à quelques mois avant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en tant que première ministre du pays. Si ce faux reportage musical – il faut attendre le tout dernier ¼ d’heure pour pouvoir écouter quelques extraits de certaines prestations live dites rebelles sur scène – est assez intéressant à plus d’un titre (pas forcément toujours chanté !), il est néanmoins plein d’anecdotes fascistes (on découvre David Bowie faisant le signe nazi et Eric Clapton comme Rod Stewart utilisant des propos nationalistes), de situations tendues (des émeutes violentes dont la plus grosse depuis la 2ème guerre mondiale) et de questions politiques au sens assez large du terme (on a même le droit au slogan « Touche pas à mon pote » qui fut repris par la suite par Harlem Désir avec son association SOS Racisme en 1986).
Voilà une épopée qui méritait bien d’être primé dans la catégorie documentaire lors du dernier BFI London film Festival, 42 ans après les faits qui semblent ne pas avoir beaucoup changé ni évolué dans le bon sens....

C.LB



 
 
 
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