en 
 
 
cinema

 
 

Una promessa

Sortie  le  14/10/2020  

De Gianluca et Massimiliano de Serio avec Salvatore Esposito, Samuele Carrino, Lica Lanera, Antonella Carone et Vito Signorile


Sous un soleil de plomb, au sud de l’Italie, Angela part avec d’autres travailleurs clandestins dans les champs, d’où elle ne reviendra pas. Face à cette disparition tragique et mystérieuse, lancés dans une quête de vérité, son mari Giuseppe fait la promesse à leur fils Antò de lui rendre sa mère.

En général, une promesse est considérée comme telle si elle est tenue coûte que coûte ou du moins jusqu'à sa réalisation, d’autant plus suivie si elle est adressée à son propre enfant ! Mais cette fois, celle-ci va être particulièrement difficile à tenir puisque il est question de faire revenir une mère qui vient de mourir dans des circonstances disons troubles, voire obscures et même plutôt mystérieuses. En effet, cette dernière, ouvrière agricole, est décédée suite à un malaise dû « au stress et à la fatigue » endurés. Son mari sans emploi, et père dorénavant en charge d’un petit garçon d’une dizaine d’années, va tenter de retrouver du travail afin de les faire (sur)vivre tous les deux tant bien que mal.
Mais avant d’essayer de « ramener sa maman » auprès d’eux, cet ancien « casseur de pierres » va devoir d’abord accepter de bosser pour l’employeur de sa femme, un patron particulièrement libidineux, entouré de contremaîtres aussi peu aimables que violents pour ne pas dire assez brutaux, peu regardant sur la manière de traiter leurs employé(e)s, une main-d’œuvre bon marché trop souvent exploitée, pour la plupart composée de réfugiés d’origine africaine. On se croirait presque revenu au temps des esclavagistes, les conditions d'existence et d’hébergement étant fort similaires à celles d’antan. Bref, le malheur a déjà frappé et risque bel et bien de recommencer très bientôt !
Voilà un drame tourné tout en lenteur sur fond de machisme latent, qui pose ses jalons petit à petit, pierre par pierre pourrait’on même préciser ! Des morts « accidentelles » se succèdent et rien ne semble pouvoir enrailler cet état de fait, pas même une quelconque entraide entre « codétenu(e)s » plus ou moins en perdition. Les frères jumeaux Gianluca et Massimiliano de Serio (Sept œuvres de miséricorde ; Mémoires du fleuve) sont habitués à dépeindre certains milieux misérabilismes, comme ils nous l’ont déjà prouvé avec Ricordi del Fiume, un documentaire sur le bidonville qui s’élevait dans leur ville d’origine, Turin. Mais on est surtout touché par les rapports très forts émanant du duo père/fils, interprété par Salvatore Esposito (On l’appelle Jeeg Robot ; la série Gomorra) et le jeune Samuele Carrino, impeccables de naturel et de conviction chevillés au corps.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique