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Lux aeterna (sur Ciné + Club)

Sortie  le  17/05/2021  

De Gaspar Noé avec Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg, Félix Maritaud, Clara Deshayes, Yannick Bono, Stefania Cristian, Karl Glusman et Abbey Lee


Charlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Beatrice Dalle. Or l’organisation anarchique, les problèmes techniques et les dérapages psychotiques plongent peu à peu le tournage dans un chaos de pure lumière.

Tiens, tiens, un nouveau film de Gaspar Noé : cela va-t’il (encore) parler de sexe comme Irréversible et Love, ou bien d’hystérie collective genre un truc bien « speedé » tel que Climax, voire de violence façon Seul contre tous ? A moins que ce ne soit qu’un nouvel exercice de style à la manière d’Enter the void ? Surprise, c’est un peu tout cela à la fois, d’autant que ça parle de cul (forcément !), de brutalité (dans les faits et gestes) et de pression (on sent que ça va exploser d’un moment à l’autre), le tout en version moyen-métrage (50 minutes : ses prochains films vont-ils se réduire à une peau de chagrin, format et cadrage compris ?), tout à fait dans l’esprit de Carne.
Quoi qu’il en soit, il pousse à nouveau la provocation dans certains de ses derniers retranchements, s’octroyant le droit de critiquer ouvertement le (beau) métier qui est le sien (satire du milieu du cinéma dans toute sa splendeur !), en dépeignant l’envers du décors cinématographique avec tout ce que cela peut comporter comme clichés colportés et sans (aucun) doute réels - ayant existés et/ou existants toujours - : énervements et engueulades jusqu’à la crise de nerfs, dérapages(in)contrôlés en tout genre - parfois à la limite de l’excès -, pression pouvant aller vers la paranoïa aigüe, sans oublier un peu de voyeurisme ici et là, histoire de garder une constance propre à toutes ses précédentes productions.
Là-dessus, il faut rajouter une histoire très nébuleuse autour de sorcières modernes que l’on va « brûler » - en lunettes de soleil svp ! - (avec quelques images d’archives tirées de vieux films en noir & blanc lors du générique de début), un jeu d’actrices/eurs plutôt assez à approximatif (autour de dialogues plus ou moins « improvisés », d’autant qu’il n’y a eu que 5 jours de tournage en tout et pour tout !), un casting plutôt assez racoleur (avec le duo Béatrice Dalle, très bavarde pour ne pas dire vite soulante, et Charlotte Gainsbourg, aussi désabusée qu’énervée à force de se retrouver dans des films de plus en plus sombres et barrés), et enfin une ambiance bordélique à souhait (un joyeux merdier sur un tournage en studio entre réalisatrice et producteurs qui s’écharpent, entre techniciens et assistants qui s’invectivent).
Bref, un sacré foutoir à l’écran – celui-ci est en plus doublé pour « mieux » suivre 2 actions en simultanée -, au point de ne pas très bien comprendre la véritable démarche du metteur en scène et de se demander ce qu’il a bien voulu démontrer cette fois. S’agit-il d’un drame, d’une comédie, des 2 ? Mais c’est surtout une pub version très longue des derniers modèles de la nouvelle collection de chez Yves Saint-Laurent, portés par des filles pour le moins anorexiques au possible. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on navigue en eau trouble, en plein délire, autant visuel (stroboscope épileptique serait plus approprié !) que sonore (pour ne pas dire même assourdissant au final !). En résumé un essai à la fois curieux et rébarbatif mais pas scandaleux pour 2 sous, et pourtant qui n’évitera sûrement pas les controverses, « tu vois » ?

C.LB



 
 
 
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