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L’un des nôtres

Sortie  le  17/02/2021  

De Thomas Bezucha avec Kevin Costner, Diane Lane, Lesley Manville, Jeffrey Donovan, Kayli Carter et Booboo Stewar


Après la perte de leur fils, le shérif à la retraite George Blackledge et son épouse, Margaret quittent leur ranch du Montana pour sauver leur jeune petit-fils des griffes d'une dangereuse famille tenue d'une main de fer par la matriarche Blanche Weboy. Quand ils découvrent que les Weboy n'ont pas l'intention de laisser partir l'enfant, George et Margaret n'ont pas d'autre choix que de se battre pour réunir enfin leur famille.

Un décor de far-west à la sauce (presque) moderne – le début des années 60 -, un cow-boy pur jus – les bottes et le Stetson en prime -, un cheval clopin clopant, un peu de musique country à la radio, et nous voilà plongé dans un thriller atmosphérique avec 2 têtes d’affiche – et non des moindres - qui nous la jouent papie et mamie retraités à la rescousse de leur petit-fils « chéri » de 3 ans, « kidnappé » par le nouveau mari brutal de sa belle-fille, récemment veuve de leur propre fils. Et quand ce sont Diane Lane (Cotton club ; Infidèle ; Le choix d’une vie ; Man of steel ; Batman v Superman) et Kevin Costner qui tiennent les rôles respectifs de grands-parents, on se dit que ça ne va sûrement pas manquer de piquant ni de confrontations.
L’un et l’autre tiennent ce drame de 1h55 avec autant de dignité que d’intégrité et de sérénité, elle toujours aussi touchante et ravissante (« malgré » ses 56 ans), et lui toujours aussi peu loquace, un tantinet bourru voire un brin rustre sur les bords, l’allure « western » de circonstance et la démarche caractéristique qui va avec (après Silverado, Open Range et surtout Danse avec les loups, on n’en attendait vraiment pas plus de lui !). Bref, ils forment un couple à l’écran qui fonctionne à merveille, tenant la route quelque soit les obstacles rencontrés. Et Lesley Manville (on a pu la voir dans la plupart des films de Mike Leigh, ainsi que dernièrement dans Phantom thread et Maléfique : le pouvoir du mal), qu’ils vont devoir affronter malgré tout, ne démérite pas d’un iota devant eux, loin de là en matrone à la fois intolérante et excessive, implacable et outrancière, un concentré de pure méchanceté tenant tête à tout le monde et faisant office de chef d’une famille composée de 3 « grands bœufs » qui lui obéissent au doigt et à l’œil.
Ce scénario âpre, adapté du roman intitulé Let him go de Larry Watson et réalisé par Thomas Bezucha (Big Eden ; Esprit de famille ; Bienvenue à Monte-Carlo), ne révolutionne pas le genre authentique et classique, dit aussi traditionnel ou, du moins, tourné à l’ancienne, mais il a au moins l’avantage d’être simple, tenu, tendu, intriguant et prenant à plus d’un titre, de par la présence de l’excellent duo Lane/Costner face à la terrifiante Manville (qui n’y va pas avec le dos de la cuillère...), de par les situations sans équivoque (...mais bel et bien avec le tranchant de la hache), et de par les beaux paysages typiques traversés du Montana et du Dakota du Nord (en réalité, filmés à Calgary au Canada !).
Bref, de quoi se laisser aller au dépaysement ambiant fort agréable avec des gens du cru qui ne renoncent pas souvent, sans oublier la participation d’un jeune indien sur la défensive dans 2 scènes, histoire – qui finira forcément mal - de marquer le coup de son empreinte indissociable de l’Amérique d’antan...

C.LB



 
 
 
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