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The quarry (sur Canal + Première)

Sortie  le  17/03/2021  

De Scott Teems avec Shea Whigham, Michael Shannon, Catalina Sandino Moreno, Bobby Soto, Bruno Bichir et Alvaro Martinez (sur Canal + les 17 et 19/03)


Après avoir assassiné un prédicateur itinérant, un vagabond se rend dans une petite ville, usurpant l'identité de sa victime. Bien que les villageois aiment ses sermons sur le pardon et la rédemption, le chef de la police locale n'est pas du même avis….

Si vous aimez les plans très posés, plutôt contemplatifs, extrêmement lents et particulièrement longs, vous allez être servi au-delà de vos espérances. Pendant 1h40, c’est un concours de séquences tournées presque au ralenti, de nombreux flash-back et de personnages nonchalants, lourds, fatigués par une existence qui nous semble bien pesante, limite endormis comme écrasés par le soleil sudiste ambiant - et cela dans tous les sens du terme.
Si vous adorez habituellement les prestations de Michael Shannon (Les noces rebelles ; Nocturnal animals ; Take shelter ; Mud ; La forme de l’eau ; A couteaux tirés), vous ne manquerez sûrement pas celle-ci et aussi de constater qu’il arbore une fois de plus ici la tête du parfait flic de province, pardon, d’un chef de police d’un bled paumé fortement désabusé, soupçonneux et endurci par les aléas de son petit environnement local, une ville isolée du Texas. Quant à l’autre protagoniste principal, joué par Shea Whigham (Les seigneurs de Dogtown ; Bad lieutenant ; La défense Lincoln ; Savages ; Kong skull island ; Sicario – la guerre des Cartels), il interprète un mystérieux « pasteur » aussi éreinté que laconique, voire silencieux, bien peu loquace en vérité pour un révérend (il doit prononcer en tout et pour tout 5 phrases, versets récités compris, d’autant qu’il ne fait, en vérité, que « répéter la parole de Dieu » devant un parterre de villageois mexicains qui ne parlent même pas l’anglais !).
Si d’aventure vous espériez voir un bon thriller à la fois tendu, poignant et intriguant, passez votre chemin, ce n’est pas du tout le style de la maison, avec à la clé quelques incohérences narratives (le lieu de la carrière), plusieurs intervenants sans grand intérêt et sans réelles émotions (des frères voleurs et trafiquants à leurs heures perdues ; une veuve perpétuellement habillée d’un peignoir), sans oublier un scénario monocorde et déjà vu qui semble hésiter continuellement entre culpabilité et rédemption. Basée sur le roman de l’écrivain sud-africain Damon Galgut, cette histoire, en forme de cas de conscience quasi-muet, n’a vraiment rien de puissant ni de transcendant, même pas de quoi lui « pardonner » son manque flagrant de personnalité comme de profondeur et d’inspiration, ma « foi » - et on le doit au réalisateur Scott Teems, déjà responsable d’Insidious 5 et de That evening sun, qui n’a semble-t’il que la qualité de la photographie et de belles images à nous offrir cette fois-ci…

C.LB



 
 
 
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