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Le rythme de la vengeance (sur Canal +)

Sortie  le  18/05/2021  

De Reed Morano avec Blake Lively, Jude Law, Max Casella, Sterling K.Brown, Daniel Mays et Richard Brake (sur Canal + les 18 et 29/05)


Après la disparition de sa famille dans un accident d'avion, une femme, qui aurait du être à bord de l'appareil tombe dans la dépression, la prostitution et s'autodétruit dans la drogue. Lorsqu’elle réalise qu'il ne s'agissait pas d'un accident, elle devient une tueuse à la recherche des responsables.

Récemment, il y a eu Noomi Rapace dans la saga Millénium, puis Charlize Théron dans Atomic blonde, ensuite Jennifer Lawrence dans Red sparrow, et bientôt Scarlett Johansson dans Black widow. Mais, en attendant, il y a aujourd’hui Blake Lively en nouvelle héroïne intrépide au cinéma, ici une espionne amateur peu capable, devenue une justicière pas impitoyable ni trop sanguinaire, prête à tout pour étanchéifier sa soif de vengeance, et cela même si elle n’est pas toujours complètement disposé à affronter comme il se doit la dure réalité du métier de flingueuse dite aguerrie ! Toutefois, le moins que l’on puisse dire, c’est que, bien plus humaine – faillible et gauche - que beaucoup de ses consœurs et néanmoins concurrentes à l’écran, elle y met de la bonne volonté et les formes pour remonter à la source de tous ceux qui sont liés et ont participé, de près comme de loin, à un attentat maquillé en accident dans lequel toute sa famille y est restée.
Face à elle, ses partenaires hommes – des rôles secondaires - font plutôt assez pâle figure (ou alors grise mine) – sauf bien sûr Sterling K.Brown (vu dans Black panther et The predator) -, que ce soit Jude Law en ancien agent du M16 taciturne et fier à bras légèrement cinglé sur les bords, ou bien ses cibles, toutes plus stéréotypées et obsédées les unes que les autres. N’empêche que Blake Lively s’est fait pour l’occasion une tête quelque peu « clichée » voire même forcée sur les bords, celle d’une toxico au look d’Anne Parillaud dans Nikita – film devenu une série du même nom et dans laquelle jouait aussi Sterling K.Brown –, oscillant au gré de ses nombreux voyages (Tanger, Londres, l’Ecosse, Madrid, le Surrey, New York, Marseille) entre la blondeur d’une junkie crasseuse, le brun d’une sevrée ébouriffée, et le roux d’une vamp des années 50, déguisée en Bettie Page dans toute sa splendeur.
Alors, crédible ou pas en femme bel et bien déterminée à tuer, jouant dans un thriller pimenté de quelques petites scènes d’action (la poursuite en voitures dans Tanger est bien chorégraphiée, avec un petit clin d’œil à Taxi de Luc Besson : tiens, tiens !) ? Elle devient petit à petit plus convaincante en s’épanouissant au fur et à mesure que les coupables sont exécutées, malgré des incohérences narratives (le journaliste bienveillant et bon Samaritain un tant soit peu inconscient, auprès duquel elle vole des dollars alors que nous sommes au pays de la Livre !), des lenteurs intempestives (l’entrainement au combat de la « stagiaire »), des flash-back incessants, des zones d’ombres persistantes, et un plan éhonté nous rappelant les images du 11 septembre à Manhattan (la fumée montant le long des buildings).
Restent au final une intrigue simpliste et un montage brouillon de la réalisatrice Reed Morano (Dans la brume du soir ; Seuls sur Terre), certes assez maladroite, poussive, déjà-vu et plagiée (on pense à une version féminine de La mort dans la peau), mais néanmoins branchée, grâce notamment à une BO judicieusement sélectionnée et fortement inspirée…

C.LB



 
 
 
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