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Braquage final (sur Canal +)

Sortie  le  30/04/2021  

De Jaume Balagueró avec Freddie Highmore, Astrid Bergès-Frisbey, Sam Riley, Liam Cunningham, Famke Janssen, Luis Tosar, José Coronado, Frank Feys, Axel Stein et Hunter Tremayne (sur Canal + les 30/04 + les 02, 05 et 07/05)


Lorsqu'un brillant étudiant britannique de 22 ans apprend l'existence d'une forteresse secrète ultra-protégée sous la Banque d'Espagne située à Madrid, il décide de s’envoler pour l’Espagne et de se joindre à des cambrioleurs professionnels, dirigés par Walter, chasseur d’art ancien, pour voler un trésor légendaire d’une valeur inestimable stocké dans le coffre-fort d’une rare sophistication placé sous cette banque, tandis que tout le pays regarde la Coupe du monde de football 2010.

A la lecture du synopsis, cette histoire a tout l’air d’être un casse (du siècle ?) encore plus audacieux, encore plus démentiel, pour ne pas dire encore plus incroyable à concevoir que tous ceux déjà « perpétrés » et vus à l’écran depuis des décennies : en écrivant cela, on pense bien sûr à L’affaire Thomas Crown, La main au collet, Topkapi, Insaisissables, Le cerveau (celui-là bien de chez nous), et surtout à la trilogie des Ocean’s eleven (un petit clin d’œil au passage) qui semble avoir à nouveau inspiré et revisité la méthode utilisée ici. En effet, on assiste pendant 1h50 en majeure partie aux préparatifs minutieux puis à la réalisation au millimètre près de ce forfait rocambolesque, cette fois non plus au sein d’un casino américain mais d’une banque espagnole et pas n’importe laquelle, considérée comme la plus sûr et le mieux gardé d’Espagne, voire même du monde. Bref, de quoi attiser notre curiosité !
Il est évident qu’il y a en plus de quoi nous dépayser un peu – décors essentiellement à Madrid (ce qui nous change de Las Vegas et d’ailleurs !), moins à Cambridge et à Londres -, nous faire miroiter un butin faramineux – celui du célèbre corsaire et explorateur anglais sir Francis Drake, considéré par les espagnols comme un pirate -, et nous tenir en haleine autour d mécanisme impossible d’une chambre forte dite inviolable – devenue un personnage à part entière du film. Côté personnages, on a le droit au traditionnel panel de braqueurs où chacun(e) a une fonction bien définie, entre le petit génie de l’ingénierie style élève modèle aux idées aussi simples qu’aux solutions miraculeuses, quelque peu « tête à claques » sur les bords et tout sourire quelque soit l’occasion (joué par Freddie Highmore, vu dans Neverland, Charlie et la chocolaterie, et la trilogie Arthur et les minimoys), le pilleur d’épaves paternaliste et aguerri qui se considère plus comme un « chasseur passionné par ce qui a été perdu » (interprété par Liam Cunningham, aperçu dans Hunger, Cheval de guerre, et la série Game of thrones), l’ingénue recruteuse un brin rebelle qui n’a peur de rien (sous les traits de la française Astrid Bergès-Frisbey, remarquée dans La fille du puisatier, Pirates des Caraïbes – la fontaine de jouvence : déjà prédestinée à ce type de rôle ! -, et Le roi Arthur – la légende d’Excalibur), sans oublier le fourbe second qui va faire volte-face et devenir le fameux traître de la bande (Sam Riley, présent dans Sur la route, Maléfique, et dernièrement Radioactive). Reste Famke Janssen (Goldeneye ; plusieurs X-Men ; les 3 Taken) en presque « guest star », venue juste passer la tête en tant qu’entremetteuse plus ou moins douteuse.
Le potentiel certain et même évident de cette production fonctionne, parfaitement orchestrée par l’espagnol Jaume Balagueró (la trilogie Rec ; Malveillance ; Muse) qui ne rechigne pas à nous offrir, avec passion et fougue, une mise en scène rythmée, un montage serré, des rebondissements espérés et une photographie soignée, Il manque à l’ensemble juste une petite pointe ludique, trop sérieux dans leurs nombreuses réflexions (« tout est – tout le temps – sous contrôle »), ainsi que les éternels ressorts connus et autres ingrédients actuels employés pour réussir à récupérer leur fameux « trésor », trop souvent à coups de bidouillages informatiques, de capteurs, de lasers, de gadgets en tout genre, et surtout avec beaucoup de chance – avec en fond, quelques images de ferveur populaire et de matchs de foot lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud - et de facilité (pas une égratignure ni le moindre bobo). En résumé, on regarde ce fric-frac divertissant, énergique et de bonne manufacture, à la fois désinvolte et astucieux, certes sans déplaisir mais sans gros mystère quant à la réussite totale de l’entreprise, ni grande surprise non plus quant au twist prévisible et au happy end attendu….

C.LB



 
 
 
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