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Crescendo

Sortie  le  18/08/2021  

De Dror Zahavi avec Peter Simonischek, Bibiana Beglau, Daniel Donskoy, Sabrina Amali et Mehdi Meskar


Eduard Sporck, chef d'orchestre de renommée mondiale, accepte de fonder un orchestre de jeunes israélo-palestiniens. Il est rapidement confronté à des jeunes musiciens qui ont grandi dans un état de guerre et de répression... et loin d'être en harmonie. Les deux meilleurs violonistes, Layla, la palestinienne émancipée, et le beau israélien Ron, se méfient profondément l'un de l'autre, sur scène comme à l'extérieur. Sporck réussira-t-il à faire oublier aux jeunes leur haine, au moins pendant les trois semaines avant le concert ?

« Faites de la musique, pas la guerre » : ainsi pourrait aisément se résumer ce mélo, pardon, de ce « musico-drame » réaliste, se déroulant d’abord à la fois en Cisjordanie et à Tel-Aviv, puis ensuite dans une campagne autrichienne. Les préparatifs – auditions, formation de l’équipe, répétitions, – autour de ce fameux concert pour la paix, ne laissent pourtant rien présager de bon au final, d’autant que 2 des protagonistes musiciens principaux, l’un palestinien et l’autre israélienne, semblent vouloir prendre la poudre d’escampette afin de vivre leur grand amour et cela malgré toute la « différence » qui règne au sein de cet orchestre de chambre sous tension.
Affronter les différences quand on vient de 2 pays en perpétuel conflit, c’est là tout l’enjeu de ce film un tantinet politique (sans pour autant nous faire un cours sur la situation au Proche-Orient), tendance attendrissante, touchante, parfois poignante, autant bienveillante que bon enfant, bourrée de candeur, remplie de bons sentiments et pleine d’émotions presque à fleur de peau. Puisque le principe est d’espérer pouvoir réussir à faire coopérer 2 civilisations qui s’opposent depuis si voire trop longtemps au travers d’une formation musicale composée aussi bien de musiciens des 2 côtés – parité respectée ? -, il faut que cette faisabilité passe par plusieurs stades et degrés d’intensité pour qu’un nouvel état d’esprit se créé et qu’une véritable solidarité puisse enfin voir le jour.
Loin de vouloir absolument jouer la carte du camp des gentils contre celui des méchants, ce long métrage humaniste de Dror Zahavi (For my father ; Ma vie est un livre ; Munich 72) s’est concentré sur le profil de ses personnages et de leurs mentalités, tous assez bien dessinés (un chef d’orchestre charismatique, fils de génocidaires, proche des traits de Jacques Weber et une chef de projet crispante, le sourire narquois, ressemblant un peu à Sandra Bullock), certes assez stéréotypés dans la forme mais près à tout pour défendre leurs idées comme leurs convictions dans le fond.
On se laisse prendre par cette montée qui va « crescendo » dans la perspective que ça débouchera non pas sur un résultat tant attendu pour ne pas dire un final prévisible (le fameux concert), mais plutôt sur un dénouement escompté, celui de la cohabitation possible, de l’espoir retrouvé, du partage échangé, de l’harmonie espéré et du respect mutuel entre 2 communautés, entre les peuples même ennemis…

C.LB



 
 
 
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