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Jungle cruise (sur Canal + Décalé)

Sortie  le  28/08/2022  

De Jaume Collet-Serra avec Emily Blunt, Dwayne Johnson, Edgar Ramirez, Jack Whitehall, Jesse Plemons et Paul Giamatti


Chercheuse intrépide, la doctoresse Lily Houghton quitte Londres pour explorer la jungle amazonienne en Amérique du Sud à la recherche d’un remède miraculeux. Pour descendre le fleuve Amazone, elle engage Frank Wolff, un capitaine roublard aussi douteux que son vieux rafiot délabré, La Quila. Bien décidés à découvrir l’arbre séculaire dont les extraordinaires pouvoirs de guérison pourraient changer l'avenir de la médecine, tous deux se lancent dans une quête épique. L’improbable duo a priori mal assorti va dès lors faire équipe pour affronter d’innombrables dangers - sans parler de forces surnaturelles - dissimulés sous la splendeur luxuriante de la forêt tropicale. Alors que les secrets de l’arbre perdu se révèlent peu à peu, les enjeux s’avèrent encore plus grands pour Lily et Frank. Ce n’est pas seulement leur destin qui est en jeu, mais celui de l’humanité tout entière…

Les productions Disney adaptent, depuis quelques temps au cinéma, certaines animations de leurs différents parcs d’attractions installés de par le monde pour les porter en images réelles – et aussi beaucoup d’autres de synthèse – afin de prolonger sur grand écran le plaisir des sensations physiques à celles visuelles. Après Le Manoir hanté et les 999 fantômes, puis la célèbre franchise Pirates des Caraïbes, suivi des Country Bears, ainsi que d’A la poursuite de demain et en attendant La Tour de la terreur, prévu pour sortir en salles en 2022, voici Jungle cruise – La croisière dans la jungle -, une balade en bateau sur une sorte de vieux rafiot tout rapiécé ou, si vous préférez, les aventures d’un couple improbable voire imprévisible qui s’élance sur la piste d’une fleur guérisseuse appelée larme de Lune, « capable de tout guérir et de changer bien des vies ».
Ainsi posé, ce pitch n’est qu’un énorme prétexte pour mettre face à face un casting principal assez inattendu en les personnes d’Emily Blunt, sorte d’Indiana Jones au féminin à la personnalité indépendante mais sans la crédibilité de son aîné, de Dwayne Johnson (adepte de ce genre de réalisations exotiques et très grand public pour avoir été notamment dans Bienvenue dans la jungle et les 2 Jumanji), guide charismatique et « (in)compétent » mais surtout arrogant, sûr de lui et « immortel », gros bras de service, grand cœur à la guitare de circonstance et à la « chance de cocu » en prime, ainsi que de Jack Whitehall (plus connu comme humoriste anglais et animateur de télévision), ici frère de la première et élégant froussard patenté, avec un faux petit air de Brendan Fraser (La momie). Bref, une caricature éhontée des héros toujours souriant, même rigolant et jamais sérieux une seconde, bien propres sur eux quoi qu’il leur arrive, le tout affiché pendant plus de 2h !
Il est évident que ce film d’action survitaminé dit aussi à sensations fortes – pas un moment de répit dans cette expédition mouvementée ! - est un moyen flagrant de jouer à fond la carte de l’esprit familial, débonnaire et bon enfant, avec des poursuites et des combats menés tambour battant sans rien de réellement surprenant et à haut risque au final que l’on ne connaisse déjà (excepté la présence d’un jaguar « plus vrai que nature »). Si le méchant est plutôt risible avec son drôle d’accent allemand (Jesse Plemons, vu dans les séries Fargo et Breaking bad, et au cinéma dans Le pont des espions, Pentagon papers, et Judas and the black messiah), les clins d’œil ne sont pas en reste non plus (à Avatar côté végétation et habitation dans les arbres) ni les situations authentiques d’ailleurs (l’Amazonie fait ici plus style carte postale richement idyllique que proche de la réalité). En résumé, on est très loin d’Humphrey Bogart et de Katharine Hepburn dans L’odyssée de l’African Queen (1951) ou d’Harrison Ford dans Indiana Jones, et plus proche d’un mix plus ou moins inspiré d’A la poursuite du diamant vert avec La momie (1999) et Le retour de la momie (2001).

C.LB



 
 
 
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