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Supernova

Sortie  le  08/09/2021  

De Harry Macqueen avec Colin Firth, Stanley Tucci, Sarah Woodward, Pippa Haywood et James Dreyfus


Sam et Tusker s'aiment depuis 20 ans. À bord de leur vieux camping-car, ils rendent visite à leurs amis et famille et retournent sur les lieux de leur jeunesse. Depuis que Tusker est atteint d'une grave maladie, tous leurs projets ont été suspendus. Le temps est compté et être ensemble est désormais la chose la plus précieuse. Cependant, ce dernier voyage va mettre leur amour à rude épreuve.

« Avoir ce machin », ce fameux et néanmoins terrible mal qui ronge l’un des 2 protagonistes de l’histoire, ne sera jamais explicitement dévoilé et pas une seule fois prononcé durant toute la durée du film (1h30). Toutefois, certains termes et quelques allusions laissent présager qu’il s’agit de la maladie d’Alzheimer, caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne. Et le quotidien de ce « vieux » couple d’homosexuels, partis en goguette à travers la campagne british dans une sorte de dernier voyage en amoureux format road-movie, va en subir les conséquences, notamment pour cause de manque d’autonomie, d’impotence latente et de plusieurs absences chez celui qui semble être le plus âgé et qui, petit à petit, « perd la main sur sa vie ».
Ce dernier est joué par l’excellent Stanley Tucci qu’on n’attendait pas dans un pareil rôle voire même assez atypique, lui qui nous a plutôt habitué à être vu soit dans des comédies (Le diable s’habille en Prada ; Julie et Julia ; Arnaque à l’anglaise ; Opération Muppets ; Sacrées sorcières), soit dans des blockbusters (les sagas Transformers et Hunger games), ni d’ailleurs son partenaire à l’écran, interprété par l’impeccable Colin Firth qui lui a pourtant approché ce type de personnage dans le magistral A single man de Tom Ford. A eux deux, ils forment des époux non pas « fofolles » pour 2 sous mais un véritable duo au diapason l’un pour l’autre, adoptant des gestes tendres et se faisant mutuellement des déclarations d’amour fort réalistes.
Ils ont beau échanger autour de dialogues de tous les jours, teintés parfois de futilité et de sarcasmes, et prendre des attitudes d’amants véritablement sincères, le tout sur fond de beaux paysages dans la land anglaise, cela ne suffit pas à rendre leur « périple » à la fois prenant, émouvant, bouleversant et attachant. La cause vient d’une baisse de rythme évidente (que de longueurs figées, de pudeur comme de timidité affichée et de silences appuyés !), ainsi que par un trop plein de lenteurs narratives (avec, en prime, pas beaucoup d’échanges réellement puissants si ce n’est profonds : le discours lu devant leurs amis est sans aucun doute le seul) et d’un ton beaucoup trop contenu et emprunté genre théâtral pour être vraiment dramatique.
Ce qui nous empêche d’être totalement touché aussi bien au cœur que par l’émotion qui devrait s’en dégager ou, si vous préférez, de pouvoir complètement accrocher à leur dernière balade ensemble : resserrer ici et là aurait permis à ce road-trip, déguisé en « virée d’adieu » bourrée d’appréhensions divergentes face à la maladie, de gagner autant en intensité qu’en sensibilité.

C.LB



 
 
 
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