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Summertime

Sortie  le  15/09/2021  

De Carlos Lopez Estrada avec Sun Park, Gilhee Hong, Austin Antoine, John W.Snyder, Paolina Acuna-Gonzàlez, Marquesha Babers, Jason Alvarez et Bryce Banks


Lors d'une chaude journée d'été, les quotidiens de 25 jeunes, habitant Los Angeles, s'entrecroisent. Il y a un graffeur qui marque les rues de son nom, une guitariste en skate qui chante ses soucis à la mer californienne, deux rappeurs de rue qui rêvent de célébrité, un salarié de fast-food qui slame son ras-le-bol devant ses clients. Des afro-américains font un scandale dans un restaurant a priori trop huppé pour eux, un couple de deux femmes mûres s'embrassent dans un bus malgré les réprimandes d'un passager...

Prenez une bande de jeunes plus ou moins adultes qui, à la base, ne se connaissent pas ni les uns ni les autres (des acteurs plutôt « amateurs » à vue d’œil), proposez-leurs un semblant d’histoire qui pourrait à un moment ou à un autre les réunir tou(te)s à l’écran, demandez-leurs d’écrire quelque chose sur leurs impressions et ressentis (sous forme de chansons, poèmes ou rap) autour des gens comme de l’ambiance des rues de leur cité (Los Angeles côté Venice), secouez le tout avec une caméra HD qui les suit partout lors de leur périple et autres déboires d’une journée de 24 heures, et vous obtenez une sorte de joyeux et gentil délire essentiellement verbal qui part un peu dans tous les sens.
Et ce n’est pas un euphémisme d’écrire que ce scénario légèrement prétentieux voire pompeux, faussement intello-poético-existentiel, sert de prétexte à mettre en scène des inconnus, à peine sortis de l’adolescence, qui se complaisent dans des psychodrames assez puériles, qui passent leur temps à philosopher sur tout et rien, sur la – et surtout leur – vie à coups de blablas incessants, parfois ininterrompus, de pensées futiles pas toujours appropriées (« J’aime la plongée sous-marine mais toi, t’es pas assez profond ! »), de situations complètement improbables et de scènes romancées, plus ou moins (ir)réelles.
Bref, ça cherche à singer le réalisateur Larry Clark – à travers notamment Kids (1995) et Wassup rockers (2004) -, sans vraiment lui arriver à la cheville ! En effet, cette production soi-disant musicale, qui navigue entre fiction et réalité, est interprétée par des acteurs et actrices certes attachants et même euphorisants mais pas toujours naturels face à la caméra, maniérés au possible pour certain(e)s, chacun(e) glorifiant à qui veut bien l’entendre l’une des nombreuses villes américaines qui ne dort jamais.
En résumé, une prise de température de la jeunesse actuelle plus ou moins désœuvrée et biberonnée au 2.0, le tout à la sauce thérapie de l’éphémère, qui tente de se rattacher à ce qu’elle peut, à un environnement personnel en définitif pas si constructif que cela !

C.LB



 
 
 
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