en 
 
 
cinema

 
 

La proie d’une ombre

Sortie  le  15/09/2021  

De David Bruckner avec Rebecca Hall, Sarah Goldberg, Evan Jonigkeit, Stacy Martin et Vondie Curtis Hall


Déchirée par la mort brutale de son mari, Beth se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu’il avait construite pour elle. Elle s’efforce de faire face, mais d’inexplicables cauchemars font leur apparition. Dans de troublantes visions, une présence insaisissable semble l’appeler...
Contre l’avis de ses amis, Beth commence à fouiller dans les affaires de son mari, en quête de réponses. Elle va découvrir des secrets aussi étranges qu’inquiétants, et un mystère qu’elle va, malgré les risques, tenter d’élucider...


Ne vous attendez surtout pas à voir un film de genre, dit aussi d’horreur et d’épouvante traditionnel comme on nous en propose à longueur de temps, même si tous les éléments sont réunis ici pour nous faire croire le contraire : une maison bien isolée dans les bois, une veuve éplorée qui y vit seule, un mari récemment suicidée dans des conditions plutôt obscures et des bruits bizarres comme des visions hallucinées qui viennent régulièrement troubler la tranquillité de ce lieu perdu. On pense forcément à différentes options : soit que la demeure est hantée par quelques revenants, soit que des petits plaisantins viennent lui faire peur, voire rendre folle la propriétaire en proie à des voix assez angoissantes.
Et pourtant, malgré quelques indices et autres ramifications d’usage propres à tout thriller psychologique qui se respecte (les regards compatissants et les mines qui s’apitoient sur le sort de la « pauvre » héroïne), il y a quelque chose en plus qui le différencie des autres et que l’on n’a pas vu depuis bien longtemps à l’écran, autant à travers un scénario astucieusement ficelé et alambiqué, qu’une mise en scène certes un tantinet lente à démarrer mais non dénuée d’originalité ni de suspense et encore moins d’esthétisme au final, ainsi qu’une protagoniste principale, jouée par Rebecca Hall (Vicky Cristina Barcelona ; The town ; Une promesse ; The gift ; Un jour de pluie à New York), aux traits expressifs et aux réactions évocatrices, bref, intenses et nuancés. On lit sur son visage tout un éventail d’interrogations, de sensations, d’impressions et de suspicions, qui font que nous restons captivés, très concentrés sur le bon déroulement de cette histoire entre rêve et réalité, secrets troublants et révélations, le tout ponctué d’espaces inversés et de double vie.
Le réalisateur David Bruckner a le chic pour installer avec brio – et inventer - une certaine ambiance sans une once de gore à la clé, lui le nouveau spécialiste approuvé des productions connotées effrayantes (on lui doit The signal et The rituel, tous 2 remarqués et encensés). Son choix sur la révélation anglaise Rebecca Hall y est aussi pour beaucoup, elle que l’on a déjà pu remarquer dans un long métrage du même style, La maison des ombres (tiens, tiens, un titre presque similaire !) où il était question de chasseur de fantômes, d’apparitions de spectres et d’esprits maléfiques. Coïncidence ou pas, elle réitère 10 ans après dans une veine fantastique mature, sombre, inquiétante et on ne peut plus mystérieuse, qui devrait rapidement la propulser parmi les actrices crédibles et donc on ne peut plus « bankables »….

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique