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Pig

Sortie  le  27/10/2021  

De Michael Samoski avec Nicolas Cage, Alex Wolff, Adam Arkin, Nina Belforte, Dalène Young, Gretchen Corbett et Julia Bray


Un chasseur de truffes vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon, quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland où il devra faire face aux démons de son passé.

Ah, sacré Nicolas Cage, jamais là où on l’attend et toujours prêt à tenter de nous étonner, voire de nous surprendre ! Capable autant du pire (Ghost rider 1 & 2 ; Bangkok dangerous ; 12 heures ; USS Indianapolis ; Army of one) que du meilleur (Birdy ; Arizona junior ; Sailor et Lula ; Leaving Las Vegas ; Snaked eyes ; A tombeau ouvert ; Lord of war), il n’a pas vraiment peur d’enchainer les flops critiques et les séries B contestables à but exclusivement commercial comme les projets plus ambitieux ou les petites productions prometteuses. C’est le cas ici où, loin de ses films d’action et autre thriller, il nous gratifie d’une prestation toute en « nuance » dans la peau d’un personnage bizarre et atypique, sorte de SDF limite clodo vivant dans la forêt, une espèce de Robin (le prénom qu’il porte dans cette histoire) des bois pas franchement loquace, plus proche du mutisme ambiant que de la discussion à bâtons rompus.
D’ailleurs, son fameux « animal de compagnie », pas loin du chien de garde et, de plus, son gagne-pain qui vient de se faire kidnapper, parle, pardon, grogne plus que lui, c’est vous dire le niveau atteint ! D’ailleurs, tous les seconds rôles discutent à sa place : c’est sûr, ça philosophe dur ! Non, pour Nicolas Cage, tout doit passer par le regard, aussi profond qu’insistant, aussi implacable que pénétrant, et quand il entre quelque part, tout le monde doit s’arrêter et le regarder. Bref, des dialogues extrêmement sobres, réduits à leur plus simple expression ! « Je veux récupérer ma truie ! » sera donc sa phrase de prédilection, son seul but et son unique devise pendant 1h30 de pellicules, lui qui semble ne plus exister sans elle.
Que dire de cette intrigue lente et déprimante, mi-polar poétique mi-humaniste intimiste, au demeurant pas très commune et même originale, qui renoue encore une énième fois avec celle d’une vengeance à la manière d’un western moderne déguisé en quête initiatique, où la ville sera le terrain de « chasse » de ce solitaire usé et désabusé mais autrefois réputé, se baladant autant dans les rues et les bas-fonds que dans les restaurants les plus huppés et les demeures les plus sophistiquées de Portland, le visage tuméfié à souhait du début à la fin ?
Sa dégaine charismatique, nonchalante, mélancolique et émouvante, rajoute un petit plus à ses interventions « barrées », ô grand merci, sans violence ni baston et encore moins d’effusion de sang. Son truc à lui, son arme la plus redoutable, c’est la préparation culinaire d’un met savoureux qui fera craquer n’importe lequel de ces méprisants voleurs de truie, façon Le festin de Babette. Alors, de l’art absolu ou que du cochon ? A vous de juger sur pièce (de viande ou d’autre chose ?)….

C.LB



 
 
 
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