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Mes frères et moi (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  26/10/2023  

De Yohan Manca avec Maël Rouin Berrandou, Judith Chemia, Dali Benssalah, Sofian Khammes, Moncef Farfar et Luc Schwarz


Cette adaptation cinématographique est librement inspiré de la pièce de théâtre Pourquoi mes frères et moi on est parti… de Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre.

Nour a 14 ans. Il vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été. Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons...


Ou bien comment découvrir un nouvel art culturel spécialement élitiste – ici la musique classique autour de l’opéra – quand on habite une cité et qu’on est bien voire très loin de penser être capable de l’appréhender d’une manière ou d’une autre, de près comme de loin et de la meilleure façon qui soit. On imaginait plutôt cet ado écouter du rap ou du hip-hop : non, là, c’est La Traviata de Verdi, L’élixir d’amour de Gaetano Donizetti, les chants de Pavarotti, de La Callas et de tant d’autres interprètes dans le même registre. Ah lui le fait de s’offrir une parenthèse estivale en suivant les cours d’une professeur de chant plutôt « cool » (sous les traits de Judith Chemia, très convaincante dans son rôle), genre mère de substitution d’autant que la sienne est moribonde, endormie dans son lit et sous perfusion.
Ce jeune garçon, c’est Maël Rouin Berrandou (Parents d’élèves ; La fin de l’été) qui crève l’écran avec sa bonhommie assez joviale et sa bonne bouille si expressive. Face à lui, ses frères un tant soit peu indisciplinés voire racailles sur les bords, joués par Dali Benssalah (L’homme fidèle ; Banlieusards ; Mourir peut attendre – et oui, le dernier James Bond !) dans la peau de l’aîné ferme et intransigeant (c’est lui qui s’occupe de « ramener du bif à la maison »), Sofian Khammes (Le convoi ; Chouf ; Le monde est à toi ; La nuée ; Arthur Rambo) en gigolo sensible et drôle (« il tape »), et Moncef Farfar (L’enfant de personne) en tête brûlée et chien enragé difficilement gérable. Ces derniers lui en font voir de toutes les couleurs, entre arrangements, combines, magouilles, trafics, embrouilles et système D. C’est à celui des grands qui sera le plus grossier ou le plus violent !
Même si cette fresque sociale est assez convenu avec un scénario certes sobre et vif mais assez prévisible d’avance (souvenez-vous de celui de Billy Elliot !), on suit cette tranche de vie chaleureuse à travers les (mes)aventures au quotidien de tout ce « beau monde » en milieu dit difficile, où il est peu envisageable qu’une vocation, totalement aux antipodes des aspirations de chacun, puisse naître un jour chez l’un d’entre eux, un moyen comme un autre d’essayer de « s’en sortir ». Néanmoins, cette histoire réaliste – proche d’ailleurs de celle d’un téléfilm (tourné en 16 millimètres) mais néanmoins de qualité –, qui dépeint encore une fois quelques « cas sociaux » en milieu défavorisé sur fond de grande musique, est parfaitement desservie par son casting et très bien amenée par son réalisateur qui n’a pas omis de placer ici et là quelques petits clichés du style « avoir des keufs au cul », afin de pimenter l’ensemble….

C.LB



 
 
 
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