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- BD : Pygmalion et la vierge d’ivoire de Serge Le Tendre (dessin de Frédéric Peynet) aux éditions Dargaud

Sortie  le  11/03/2022  

De s éditions Dargaud avec 80 pages




Le jeune Pygmalion ne vit que pour la sculpture. Obnubilé par son art, le garçon se détourne des femmes et refuse l’amour d’Agapé. A la mort de son père, il sombre : des jours durant, il détruit les œuvres qu’il crée, insatisfait. Une nuit, il reçoit la visite d’Eros, le messager d’Aphrodite (la déesse de l’amour), qui le guide jusqu’à un bloc d’ivoire.
Après un travail acharné, Pygmalion en tire une œuvre splendide, sorte d’idéal féminin, qu’il prénomme Galatée. Fasciné voire subjugué par sa création, il en tombe éperdument amoureux. Un matin, alors qu’Agapé a pris une terrible décision, Pygmalion est réveillé par Galatée : Aphrodite lui a donné vie. Les jeunes gens vivent un amour absolu jusqu’à leur mariage, quand la vérité éclate…

Après Tirésias et La gloire d’Héra, Serge Le Rendre poursuit sa relecture de la mythologie grecque avec Pygmalion et la vierge d’ivoire. Le jeune sculpteur, comme chaque personnage de ces légendes, porte une part d’humanité et c’est ce caractère que le scénariste, à son habitude, recherche et approfondit. Selon ses propres mots, il endosse les passions, les errances, les échecs et, surtout, la soif de vérité de ces « héros ». Avec une maîtrise parfaite, il réinterprète le récit original – dans cet album, il développe la dimension fantastique des interventions divines – sans en trahir le message. Ses personnages, très crédibles, invitent à la découverte de ce message. Au lecteur de s’interroger sur ce qu’il faut retenir de l’histoire.
La mise en images, splendide, facilite ce questionnement. Le trait réaliste de Frédéric Peynet fait merveille, tant dans l’expression et les attitudes des personnages que dans les décors fouillés. Avec un découpage judicieux et des cadrages soigneusement réfléchis, il plonge le lecteur au cœur de l’histoire.

-Les auteurs :
* Né à Vincennes en 1946, Serge Le Tendre a su très tôt qu’il voulait faire de la BD. Pourtant à 16 ans, il se retrouve aide-comptable sur ordre de ses parents. Sitôt l’âge de la majorité atteint, il s’inscrit à l’université pour y suivre les cours de bandes dessinées donnés par Mézières, Giraud et Moliterni, et y côtoie A. Juillard et R. Loisel. Au métier de dessinateur, il préfère rapidement celui de scénariste. Dès 1974, tout en exerçant des jobs très divers, il conçoit de courtes histoires pour le magazine «Pilote ». En 1975, dans le magazine de luxe «Imagine» que dirige Rodolphe, il inaugure sa désormais fameuse «Quête de l’Oiseau du Temps» mise en images par R. Loisel. A partir de 1977, il collabore notamment avec Cabanes, Lacaf, Blanc-Dumont. C’est en 1985, qu’il crée «Les Errances de Julius Antoine» avec Christian Rossi, dont l'intégralité est rééditée par Drugstore. Ce brillant scénariste emblématique de la bande dessinée de ces vingt dernières années (il est l’auteur entre autres de Chinaman, de La griffe blanche, de La gloire d’Héra et de Tirésias), et dont tous les grands festivals ont primé l’inventivité, fait réellement partis des plus grands.

* Né en 1977 à St Rémy, Frédéric Peynet est étudiant pendant trois ans à l'école d'Arts Appliqués de Nantes en section graphisme publicitaire. En 1997, il rencontre Isabelle plongeon, scénariste, qui signera ses deux premières bandes dessinées, “Les Apatrides” et “Toran”. Premier admirateur de Régis Loisel, dessinateur, les deux hommes se rencontrent. Loisel lui offre de précieux conseils dont Frédéric fera bon profit. Cette même année, il se lie d'amitié avec Jean-Charles Gaudin, alors un proche voisin, avec qui il travaillera sur “Le Feul”. En 2002, il collabore à la série “Les Contes du Korrigan”, collectif dirigé par Jean-Luc Istin. En 2014, il dessine Les vestiges de l’aube (pour David S.Khara et Serge Le Tendre). Ensemble, ils publient ensuite Le projet Bleiberg.



 
 
 
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