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En corps (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  17/11/2023  

De Cédric Klapisch avec Marion Barbeau, Hofesh Shechter, Denis Podalydes, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil et Souheila Yacoub


Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Elle se blesse pendant un spectacle et apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, Elise va devoir apprendre à se réparer… Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre.

Le « jeu de mots » ou plutôt le double sens du titre est bien évidement fait exprès pour qu’on en demande « encore », tant cette jolie histoire est touchante au possible, aussi rafraîchissante qu’attendrissante, portée par un casting au « top », à la fois astucieusement choisi et judicieusement joué. Que l’on aime ou pas la danse n’est vraiment pas un problème, tant ce fil conducteur est un peu un prétexte pour lier le changement en cours de route qui s’opère chez une jeune femme fraîchement tomber pour ne pas dire accidentée sur son lieu de travail (’Opéra de Paris) avec une sévère déchirure au pied, jusqu’à sa renaissance et son passage vers une « 2ème vie ».
Tout ici est juste, bien pensé, bien (r)accordé et bien vu, avec une très bonne approche des questionnements comme des sentiments et des émotions lorsque l’on tente de se remettre en question après une douloureuse épreuve, celle-ci étant représentée par le spectre de ne plus pouvoir vivre de sa passion. Quelque soit l’âge, il y a toujours une solution à un problème et c’est là tout le cheminement que l’on découvre à l’écran, celui d’Elise interprétée par la bluffante Marion Barbeau, véritable danseuse « étoile » qui (nous) éblouit par sa simplicité, sa candeur, sa fraîcheur et sa spontanéité à l’image, alors qu’elle n’est nullement actrice. Quoi qu’il en soit, elle porte littéralement ce film (à travers entre autres ses faiblesses, ses doutes et ses peurs), tout autant que ses partenaires, qu’ils soient danseurs/danseuses plein(e)s d’énergie communicative, chorégraphe (Hofesh Shechter dans son propre rôle), et acteurs (Denis Podalydes excellent en père dépassé, Muriel Robin formidable en bonne âme moralisatrice un peu fofolle sur les bords mais comique tout de même, François Civil génial en kiné timide et amoureux, Pio Marmaï parfait en chef cuisinier très inspiré, sans oublier Souheila Yacoub surprenante en compagne plutôt exubérante limite allumée de ce dernier). Bref, que du très bon et du très beau monde !
Ce n’est pas la première fois – ni la dernière, on l’espère ! – que le réalisateur Cédric Klapisch nous régale avec ses remarquables longs métrages (et ses documentaires, notamment ceux qu’il a fait sur l’Opéra de Paris), lui le merveilleux explorateur cinématographique de l’âme humaine sous toutes ses formes et toutes générations confondues. Il n’a pas son pareil pour exprimer les choses avec évidence, naturel, grâce et fluidité, le tout servi avec une BO très éclectique (celle des ballets classiques, des « battles » hip-hop, et de l’électro saturée). En résumé, un hommage à la danse version pluriel, doublée d’une ode à la vie dans toute sa persévérance, à mille lieux des destins tragiques des héroïnes que sont celles dans Gisèle ou dans Le lac des cygnes…

C.LB



 
 
 
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