en 
 
 
cinema

 
 

- BD : Le lait paternel – tome 1 : les errances de Rufus Himmelstoss de Uli Oesterle aux éditions Dargaud

Sortie  le  22/04/2022  

De Uli Oesterle avec 128 pages




Munich, juin 2005. Victor rend une ultime visite à son père…qui repose dans un cercueil. Mal à l’aise, Victor regarde cet homme, Rufus Himmelstoss, son géniteur, un inconnu, un étranger. « Il ne me vient aucune circonstance familiale à laque (il) ait consacré plus que le temps d’une cigarette ». Un beau jour de 1975, ce père égocentrique, fêtard invétéré et coureur de jupons, souvent absent pour ses « affaires », a disparu. Purement et simplement. Victor avait 6 ans et il n’a plus jamais entendu parler de lui. Ce n’est que quelques jours plus tôt que Victor a appris ce qu’il s’était passé pendant ces 30 années. Rencontre posthume avec un homme ; découverte de 2 vies abîmées, comme un étrange jeu de miroirs…

Le lait paternel est une histoire inspirée de la propre vie de l’auteur – Uli Oesterle -, une histoire bouleversante sur les relations père-fils et sur l’image du père. Ce 1er épisode nous plonge simultanément dans l’histoire des 2 protagonistes : on découvre d’une part la vie de Rufus Himmelstoss en 1975, entre discothèques, amours libres, excès de cocaïne et de champagne qui le détruisent irrésistiblement, et d’autre part celle de Victor, son fils devenu adulte, en 2005. Et dans ce va-et-vient entre les 2 existences, à 30 ans d’intervalle, les similitudes sont évidentes. Désespérantes. « Si je suis comme je suis, c’est à cause de mon père biologique. Il m’a légué ses gènes foireux », se lamente Victor dans une cellule de dégrisement. Comme si ce père absent lui avait donné l’alcool en héritage…

Le récit de 128 pages est dur, souvent pathétique, mais il n’est jamais larmoyant. La mise en images colle à l’histoire : le dessin est réaliste, sans concession. Les couleurs alternent entre le sépia pour Rufus et les tons sombres (violet, noir, gris) pour Victor. Ce 1er épisode – la série devrait en compter 4 – oscille entre fatalité et espoir, car Victor est porté par un rêve : la bande dessinée…

-L’auteur : Né en 1966 à Karlsruhe en Allemagne, Uli Oesterle travaille depuis le début des années 1990 à Munich en tant qu'illustrateur et auteur de bandes dessinées dans le fanzine Comicstrich. Il travaille également pour d'autres fanzines et magazines, tels que SI-Kartuun, MogaMobo, Panel et Tentakel. En tant que membre de l'équipe éditoriale de Comicstrich, Oesterle fonde un atelier à Munich avec plusieurs de ses collègues. Il gagne son argent avec des travaux d'illustration pour Playboy, Cinema and Men's Health.
En 1999, il publie son premier album : Schläfenlappenphantasien. Cet album en noir et blanc rassemble plusieurs histoires courtes traitant de la grande ville, et lui permet d'être nommé pour le Maximum-und-Moritz-Preis. Peu de temps après, Oesterle écrit sa première longue histoire en couleurs, Frass publiée en France en 2001 par Reporter. Pour le premier chapitre de son troisième ouvrage sorti en 2003 chez Akiléos, la série Hector Umbra, il obtient en 2004 le Prix Independent Comic Preis, en plus d'être nominé en 2010, cette fois pour l'œuvre intégrale, au Prix Max und Moritz qui récompense la meilleure bande dessinée allemande et de figurer dans la sélection du Prix du festival de la Bande dessinée d'Angoulême.
Avant même sa publication, Lait paternel, son cinquième livre, est couronné en 2016 du Prix de la bande dessinée par la Fondation Berthold Leibinger Stiftung ainsi qu'en 2018 du Prix Schwabinger Kunstpreis, attribué par la ville de Munich.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique