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Le roi cerf

Sortie  le  04/05/2022  

De Masashi Ando avec les voix de Anne Watanabe, Hisui Kimura, Ryoma Takeuchi, Shin’ichi Tsutsumi, Atsushi Abe et Yoshito Yasuhara


Van était autrefois un valeureux guerrier du clan des Rameaux solitaires. Défait par l’Empire de Zol, il est depuis leur prisonnier et vit en esclave dans une mine de sel. Une nuit, la mine est attaquée par une meute de loups enragés, porteurs d’une mystérieuse peste. Seuls rescapés du massacre, Van et une fillette, Yuna, parviennent à s’enfuir. L'Empire de Zol ne tardant pas à découvrir leurs existences, Il mandate Hohsalle, un prodige de la médecine pour les traquer afin de trouver un remède. Mais Hohsalle et Van, tous deux liés par le fléau qui sévit, vont découvrir une vérité bien plus terrible.

C’est exactement le style de film d’animation d’origine japonaise qu’on aimerait voir un peu plus souvent à l’écran, avec comme d’habitude son lot de belles et grandes valeurs morales défendues (entre le courage et l’abnégation, la loyauté et le sens du sacrifice, pas loin des Misérables mais à la sauce nippone !), le tout sur fond de beaux décors et paysages, cette fois, celui d’un Japon féodal où un ancien guerrier devenu esclave est aux prises avec tout un tas de personnages plus ou moins pavés de bonnes intentions à son égard, qui cherchent à trouver une antidote face à une épidémie mortelle qui ravage seulement certains d’entre eux.
Basé sur le roman Shika no Ou de Nahoko Uehashi, il est question ici de rebelle – un costaud taciturne aux pouvoirs insoupçonnés -, d’orpheline – une petite fille attachante -, de médecin « sacré » - aux traits assez féminins -, de « pyuika » – un cerf que l’on peut apprivoiser et monter comme un cheval -, de loups – qui se déplacent en horde décimant tout sur leur passage -, d’immunité rare et de possible remède pour sauver un peuple décimé par la maladie.
Si le graphisme et le mouvement donnent l’impression de dater légèrement ou, si vous préférez, de faire un peu folklorique par rapport aux productions actuelles, qu’elles soient américaines ou bien françaises, il faut reconnaître que l’atmosphère – de surcroît mystérieuse – et le dessin empreint de magie sont franchement prenants, dignes des maîtres du genre animation réalisée au « pays du soleil levant ». Il s’en dégage d’ailleurs une certaine complexité ambiante, d’autant plus renforcé par le côté fantastique et onirique du scénario, ce qui n’enlève rien à l’ensemble, bien au contraire.
On doit ce petit bijou au réalisateur Masashi Ando qui a travaillé notamment avec Isao Takahata, Satoshi Kon et Makoto Shinkai. Il a également dirigé l’animation de Princesse Mononoké et Le voyage de Chihiro, 2 films parmi les plus beaux réalisés par Hayao Miyazaki. Pour sa première « mise en scène » personnelle, on peut dire sans hésiter qu’il a réussi son coup (de crayon) avec maestro, tant par sa richesse visuelle que par son goût narratif pour le moins impressionnant, sujet tournant autour de la soif de pouvoir et du rapport que l’on entretient avec cette chère mère nature. Du grand art qui mérite vraiment le déplacement, même quand celui-ci fait presque 2 heures !

C.LB



 
 
 
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