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Jurassic world : le monde d’après (sur Canal + Cinéma)

Sortie  le  14/06/2023  

De Colin Trevorrow avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Jeff Goldblum, Laura Dern, Sam Neill, DeWanda Wise, Mamoudou Athie et Dichen Lachman (les 14 et 15/06)


Quatre ans après la destruction de Isla Nublar. Les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Un équilibre fragile qui va remettre en question la domination de l’espèce humaine maintenant qu’elle doit partager son espace avec les créatures les plus féroces que l’histoire ait jamais connues.

Dorénavant, on le sait, il y a eu d’abord le monde d’avant la pandémie puis ensuite celui d’après, le Covid 19 étant passé par là jusqu’à chambouler pas mal de choses. C’est un peu la même chose qui se passe avec cette impressionnante franchise à succès : d’abord Jurassic Park (qui a commencé il y a bientôt 30 ans) suivi de Jurassic World avec cette fois le volet 3. Sauf qu’ici, le monde d’après proposé est sous-exploité et manque cruellement de renouvellements, à en juger par le peu de surprise, de suspense, de tension ainsi que de danger dans ce chapitre.
Certes, les dinosaures et autres spécimens d’antan vivent aujourd’hui parmi nous, cohabitant plus ou moins en « bonne harmonie » avec les humains, mais le script ne fait que rempiler ce qui avait déjà été fait (en mieux) précédemment. Il est toujours question d’une réserve naturelle et d’un complexe scientifique avec un laboratoire (Biosyn) qui manipule encore et toujours ces « pauvres » bêtes revenues d’un autre âge, tout en voulant contrôler les denrées alimentaires mondiales ( !), d’erreurs commises au nom de la recherche et du progrès (et qui se répètent inlassablement), et de messages écologiques pour bien enfoncer le clou, par exemple autour de la maltraitance et de la défense animale (la ligue de protection des animaux, sociétés, fondations et d’autres associations ont du passer par là).
Et pour jouer sur la corde un tant soit peu sensible, les scénaristes se sont sentis obligés de faire revenir tout le casting de base, autant celui des jeunes de la nouvelle génération Jurassic World (Omar Sy compris) que celui des plus vieux – ceux de la 1ère saga -, notamment Jeff Goldblum, Laura Dern et Sam Neill, histoire de valider leur présence « nécessaire » ( ?) en cas de problème, et de montrer qu’ils en ont encore un peu sous le capot. Le problème, c’est qu’ils jouent soit figé soit en roue libre, utilisant leurs bonnes vieilles mimiques, forçant le trait de leurs expressions toujours lourdes de (contre)sens, employant des phrases stéréotypées toutes faites et pas très drôles (malgré les nombreux clins d’œil aux 2 cycles), et soulignant à fond leurs regards éperdus d’amour pour celles qu’ils/elles ont - ou n’ont pas - réussi à séduire auparavant. Et donc, ce prétexte à des retrouvailles téléphonées dégouline de touches romantico-sentimentales, beaucoup trop appuyés pour qu’on y croit encore et beaucoup trop prévisible côté romanesque, pour nous attendrir un chouia, au point de casser quelque peu l’ambiance et le rythme du film. Quant aux animaux, rien de (bien) nouveau à part une dizaine d’espèces non encore vues à l’écran : ils sont tous là (entre autres le raptor Bleu et son bébé), certains mis à l’écart par sécurité et d’autres enfermés dans des élevages clandestins, sans oublier des sauterelles géantes peu farouches et menaçantes entre les mains de leurs créateurs.
On était en droit à s’attendre à une suite plus originale et plus relevé que celle-ci (le réalisateur Colin Trevorrow pas vraiment inspiré alors qu’il était aux manettes du Jurassic World 1 en 2015 et coscénariste du 2 en 2018), même avec toute la meilleure volonté du monde à garder des scènes d’action bluffantes et des poursuites échevelées et féroces à souhait !), mais le résultat peu évolutif sera loin de faire l’unanimité auprès de tous les fans de la première heure et du reste de ces « petits ». Comme quoi, cela pourrait bel et bien être « la fin de l’ère jurassique » au cinéma….

C.LB



 
 
 
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