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Black phone (sur Canal + Cinéma)

Sortie  le  27/04/2023  

De Scott Derrickson avec Mason Thames, Ethan Hawke, Madeleine McGraw, Jeremy Davies, Brady Hepner et Michael Banks Repeta


Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité. Quand un téléphone accroché au mur, pourtant hors d’usage, se met à sonner, Finney va découvrir qu’il est en contact avec les voix des précédentes victimes de son ravisseur. Ils sont aussi morts que bien résolus à ce que leur triste sort ne devienne pas celui de Finney.

Voilà le petit film d’horreur dit effrayant de l’été, concocté à partir d’une nouvelle de Joe Hill (oui, le propre fils de Stephen King, rien que cela !) qui l’a écrite dans son recueil intitulé Fantômes, histoires troubles (publié en 2004), adapté et tourné par un réalisateur habitué à ce genre-là (Scott Derrickson qui nous a déjà fait sursauter avec Hellraiser 5 : Inferno, L'Exorcisme d'Emily Rose, Sinister, ainsi que Délivre-nous du mal), et financé par les infatigables voire incontournables productions Blumhouse, jamais en manque de scénarios ni d’idées pour faire frémir les plus jeunes d’entre vous. Cette fois, il s’agit de disparition aussi mystérieuse que crapuleuse autour d’ados, des garçons pour être plus précis qui fréquentent tous le même collège. Et pour parfaire l’ensemble, on a le droit à un nouveau masque « diabolique », histoire de l’accrocher au palmarès de ceux qui nous/vous ont tant hanté précédemment.
Comme tout film qui se respecte en s’adressant presque toujours à un public (averti) bien ciblé, le casting est à la hauteur de nos attentes (Ethan Hawke en tête), certes parfois stéréotypé (le héros gringalet mais sûr de lui, le dur à cuire juste et loyal, la petite sœur bienveillante qui mène l’enquête et de plus doté d’un don surnaturel où « ses rêves disent vrai », le père alcoolique et violent,…) mais convaincant et assez mâture dans leur rôle respectif. Côté effets spéciaux, rien de vraiment surprenant (le premier Docteur Strange, mis en scène par le même cinéaste qu’ici, remonte il y a déjà 6 ans !) ni de réellement flippant, juste ce qu’il faut pour donner quelques frayeurs à certain(e)s. Question montage, on découvre au fur et à mesure ce pourquoi untel a vécu de plus ou moins traumatisant auparavant, dans sa prime jeunesse.
Et puisque on s’adresse à des « mioches », pardon, à des gosses, il faut leur en donner pour leur besoin émotionnel, en mettant en avant aussi bien de belles et nobles valeurs morales (le courage, l’assurance, le dépassement de soi) que des rêves hallucinatoires qui ont chacun leur signification bien spécifique. Là-dessus, on rajoute un extrait instrumental légèrement dramatique conçu en son temps par le célèbre groupe Pink Floyd – une façon de nous en mettre plein les oreilles ! -, et on obtient un assez bon film bien noir qui brille plus pour son atmosphère glauque voire morbide et barré à travers un retour à la fin des années 70 où une certaine violence ambiante régnait, que pour le nom de son grand méchant, « l’attrapeur », un taré pas si angoissant que cela, loin de là.

C.LB



 
 
 
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