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La dernière nuit de Lise Broholm

Sortie  le  21/09/2022  

De Tea Lindeburg avec Flora Ofelia Hofman Lindahl, Kristen Olesen, Lisbet Dahl, Stine Fischer Christensen, Thure Lindhardt et Albert Rudbeck Lindhardt


Campagne danoise, fin du 19e siècle. À 14 ans, Lise, aînée d’une famille luthérienne, rêve d’émancipation. Mais lorsque sa mère est sur le point d’accoucher, la jeune fille voit sa vie basculer en une nuit…

Dès les premières images, nous sommes plongé dans une ambiance particulièrement bucolique, à la fois douce, rêveuse, sensible comme évaporée, limite Hamiltonienne mais sans érotisme d’aucune manière. L’héroïne est d’autant plus troublante qu’elle semble provoquer les éléments, du moins, en vision, un peu d’ailleurs comme le reste de sa famille nombreuse (elle a autour d’elle 2 sœurs, 2 frères plus 2 cousines). C’est que nous sommes propulsés à la fin du 19ème siècle, en plein âge du protestantisme et de ses réformes, à travers certains aspects plutôt exacerbés pour ne pas dire austères qu’imposent cette religion installée notamment ici dans le nord de l’Europe. Les croyances ainsi que les superstitions vont bon train et laissent peu de liberté ou de marge de manœuvre à celles et ceux qui aimeraient un peu s’en « évader ».
C’est le cas de Lise Broholm qui, du haut de ses 14 ans, a des rêves plein la tête mais ceux-ci vont disparaître au fur et à mesure que le drame, qui se joue devant ses yeux (et les nôtres), se concrétise. Malgré son insouciance d’adolescente autour de « jeux interdits » sans gravité, typiques de l’enfance, elle va faire l’expérience des croyances ésotériques et « durs comme fer » à cette époque, ainsi que des cris, des larmes et des prières afin que l’inévitable ne se produise. En pareil cas, toute une gamme d’émotions se lit sur le visage de Flora Ofelia Hofman Lindahl, jeune actrice danoise pleine de talent, vue dans la série télévisée Cry wolf et entendue au cinéma dans le film d’animation Julius et le père Noël.
Cette adaptation du roman A night of death de Marie Bregendahl, écrit en 1912, est portée par la réalisatrice Tea Lindeburg dont c’est le premier long métrage. Avec une caméra souvent en mouvement, peu de dialogues, et des paysages campagnards d’une grande beauté rurale, elle installe une atmosphère pénétrante, autour de la fin de cette légère futilité enfantine et du début des responsabilités, qui ne nous lâche pas pendant 1h30.

C.LB



 
 
 
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