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L’ombre de Goya

Sortie  le  21/09/2022  

De José-Luiz Lopez Linares avec Jean-Claude Carrière, la monteuse Cristina Otero Roth, Luis Bunuel…


incomparable. Pour en percer le mystère, il accomplit un dernier voyage en Espagne qui le ramène sur les traces du peintre. Des liens se tissent avec des artistes issus du monde du cinéma (Luis Buñuel, Carlos Saura), de la littérature et de la musique montrant à quel point l'œuvre de Goya est influente.

Ce documentaire culturel permet à la fois de revoir une dernière fois le fameux multidisciplinaire Jean-Claude Carrière (scénariste, écrivain, parolier, metteur en scène, acteur), décédé en février 2021, et de (re)découvrir certaines des œuvres les plus marquantes comme les plus pittoresques du célèbre peintre espagnol (originaire de la région aragonaise), Francisco de Goya. Dans cette ultime balade mystique, « initiatique », en contrée hispanique, on a la chance d’avoir à la fois les commentaires avisés du premier, grand passionné pour ne pas dire inconditionnel de l’artiste et fort enthousiaste de faire ce voyage, et de (re)voir quelques-uns des tableaux, fresque, gravures et autres dessins du second, peintre réaliste à l’énergie forte, grand penseur et homme de la matière à l’immense culture comme à la curiosité débordante.
Ici, Jean-Claude Carrière se comporte comme un conservateur doublé d’un maître de conférence, tel un commissaire d’exposition qui viendrait transmettre ses connaissances et apporter ses explications, mais aussi ses réflexions, ses doutes, ses certitudes et ses interprétations (une indéniable correspondance entre Goya et le réalisateur Luis Buñuel avec qui Carrière a longtemps collaboré), le tout à travers des nuances, des indices et des anecdotes autour de certaines de ces représentations picturales, lui, conteur d’histoires, orateur cultivé et fin connaisseur des arts, cette fois, de l’œuvre plutôt foisonnante de Goya, à la « perception de l’invisible » que personne d’autre ne voyait, L’occasion de rentrer un peu plus dans l’intimité de ce peintre « académique », grand témoin de l’Espagne, totalement révolutionnaire pour son époque (fin du 18ème siècle), de voir la maison où il est née et là où il a peint, et d’admirer autant la brutalité voire le côté sauvage pour ne pas dire cru limite barbare de plusieurs de ces œuvres dites tourmentées (notamment ses peintures noires exposées au musée du Prado à Madrid), que la sensualité et l’élégance d’autres.
Tout un contraste et un paradoxe, délicatement et parfaitement orchestré en images aussi sincères que touchantes, tel un vibrant double hommage rendu à ses 2 hommes « illustres » (entrecoupées de séquences émotions, d’interviews et d’extraits de films) par un passionné de peintres, tour à tour réalisateur, producteur et directeur de la photo, José Luis Lopez-Linares (on lui doit entre autres Le mystère Jérôme Bosch ; L’assaut des cieux ; El pintor de Altamira, sans oublier Francesco de Goya – le sommeil de la raison, comme quoi !), surtout quand on sait que Goya était à une période charnière – le siècle des Lumières –, au croissement de 2 mondes artistiques, l’ancien et le moderne !

C.LB



 
 
 
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