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Le pharaon, le sauvage et la princesse

Sortie  le  19/10/2022  

De Michel Ocelot avec les voix de Oscar Lesage, Claire de La Rüe du Can, Aïssa Maïga…


3 contes, 3 époques, 3 univers : une épopée de l'Egypte antique, une légende médiévale de l'Auvergne, une fantaisie du XVIIIe siècle dans des costumes ottomans et des palais turcs, pour être emporté par des rêves contrastés, peuplés de dieux splendides, de tyrans révoltants, de justiciers réjouissants, d'amoureux astucieux, de princes et de princesses n'en faisant qu'à leur tête dans une explosion de couleur.

Avec le réalisateur Michel Ocelot, il est très souvent question de beaux sentiments humains, de belles valeurs morales défendues et de dépassement de soi en toute occasion. Quelque-soit le film d’animation choisi, qu’il s’agisse par exemple de la trilogie Kirikou ou bien d’Azur et Asmar, il aime y défendre la tolérance sous toutes ses formes, notamment à travers la présence d’enfants ou de jeunes protagonistes (omni)présents, aussi courageux que généreux, aussi déterminés qu’héroïques.
Pour ce nouveau long métrage (son 9ème), il nous narre plusieurs histoires – entre autres d’amour -, un peu dans la même veine que Princes et princesses (sorti en 2000), utilisant la même technique visuelle très élaborée et fort colorée qui a fait sa réputation comme son succès. De 6 contes précédemment mis en œuvre, il est passé à un recueil de 3 qui se déroulent à des époques différentes autour d’univers particuliers. Entre l’Egypte antique, son pharaon (des 2 terres, du nom de l’exposition au Louvre qui s’est terminée il y a quelques semaines) et ses dieux (Osiris, Amon, Iris…), le Moyen-âge et ses références à de célèbres histoires pour enfants (il y a du Blanche Neige et du Robin des Bois là-dessous !), et le 17ème siècle au Maroc (palais somptueux, marchés riches – qui nous donneraient presque l’eau à la bouche ! -, costumes exotiques, Vizir à l’embonpoint apparent et décorations typiques savamment choisis), on se laisse porter par ces ambiances légères et fantaisistes, toutes en émotion et en bravoure.
Même si la technologie numérique d’animation employée oscille entre le dessin élégant aux expressions simples et l’épure des ombres chinoises, le résultat est toujours aussi époustouflant de beauté avec un souci méticuleux des détails (la végétation luxuriante, les ornements précis,…). On en oublierait presque que nous sommes en présence d’un film animé ! Malgré une entrée en matière quelque peu originale (une sorte de « syndicaliste » en bleu de travail à la coupe de cheveux branchée pour ne pas dire raide sur fond de chantier immobilier !), on appréciera encore une fois l’incroyable élaboration de ces petites fables à la fois esthétiques, épiques et moralistes où, au final, les intervenants « vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »...

C.LB



 
 
 
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