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Sortie  le  19/10/2022  

De Nicholas Stoller avec Billy Eichner, Luke MacFariane, TS Madison, Monica Raymund, Guillermo Diaz, Guy Branum et Amanda Bearse


L’histoire de deux hommes dont la relation pourrait, peut-être, se transformer en une grande histoire d’amour. Peut-être. Il faut dire que ce sont des hommes très occupés.

L’affiche plus ou moins « suggestive » (2 mains aux fesses) en dit long sur le sujet que nous allons voir et ne laisse aucun doute sur la véritable teneur du film : il est question d’une romance non pas hétéro mais bel et bien gay et, là-dessus, on aura son quota en présentiel de « pédales », gouines, bi, trans, queer, bref, LGBTQIA+ (c’est le sigle américain), sans oublier des baisers et des parties de baise, pardon, de jambes en l’air version homosexuelle. Cette fois, on ne nous cachera (presque) rien, pas même certains mots « explicites » aux quelques enfants présents dans cette histoire d’amour à la trame on ne peut plus classique.
Difficile effectivement de sortir des clichés déjà éhontés et souvent rabâchés par le cinéma connoté « Pd » mais il faut tout de même remarquer qu’ils sont assez légions ici, entre la représentation des protagonistes principaux (le drôle intello à lunettes et le séduisant aux beaux biscotos) comme secondaires (vraiment personne n’a été oublié, d’autant que la grande majorité des acteurs en sont !), les situations rencontrées prévisibles (on se croise, on s’apprécie, on s’aime, on couche ensemble, on se dispute, on se sépare et on finit par revenir l’un vers l’autre), et les dialogues et répliques typiques au débit hyperrapide (que d’avis tranchés !) et à l’humour plutôt grinçant (avec son lot de réparties du tac-au-tac, vannes parfaitement millimétrés et clins d’œil subtilement soulignés) !
Il est vrai que les rôles de Billy Eichner (humoriste, acteur et producteur de cinéma, vu notamment dans Jackpot, Jamais entre amis, et Nos pires voisins 2), Luke MacFariane (musicien/interprète du groupe Fellow Nameless, et acteur qui a fait son coming-out, aperçu dans Dr.Kinsey, et Que souffle la romance), TS Madison (personnalité trans noire de la télé-réalité américaine, actrice et militante LGBT), Monica Raymund (actrice bi venue de séries télévisées), eou bien encore Guillermo Diaz (acteur gay présent entre autres dans Le terminal, Dirty love, et Whitout men) ne leurs donnent pas trop l’impression de jouer, puisqu’ils sont tout simplement « crédibles » tels qu’il sont à l’écran, faisant partie de la même « fratrie » (de frères), ne reculant devant rien pour revendiquer leur « place », défendre haut et fort « la cause » qu’ils revendiquent, et afficher à tout prix leur « marque de fabrique ».
On peut dire qu’à ce niveau-là de « diversité », c’est une première cinématographique avant-gardiste sans aucune véritable limite ou tabou, qu’il soit d’ordre visuel et parlé, une réalisation « masculine » aussi sentimentale et touchante qu’intense (bravo à Nicholas Stoller à qui l’on doit Sans Sarah rien ne va, 5 ans de réflexion, Nos pires voisins 1 & 2, et Cigognes & compagnie), avec parfois une toute petite pointe d’agressivité dans un langage assez cru (évolution des mœurs oblige !). Si plusieurs références – excepté Jodie Foster - nous échappent parmi la liste des personnalités voire des « célébrités » énumérées dans leurs échanges verbaux - pour la plupart d’origine U.S. -, il faut reconnaître que le résultat est « too much » sans rester pour autant sur ses gardes : ce n’est pas qu’un long métrage précurseur réservé à une clientèle dite avisée (souvenez-vous de The birdcage, le remake de La cage aux folles, sorti en 1996 avec Nathan Lane et Robin Williams) !

C.LB



 
 
 
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