en 
 
 
cinema

 
 

Samhain – aux origines d’Halloween

Sortie  le  07/12/2022  

De Kate Dolan avec Hazel Doupe, Paul Reid, Carolyn Bracken (II), Ingrid Craigie, Jordanne Jones et Aoife Spratt


C'est la semaine précédant Halloween et la mère de Char, Angela, a inexplicablement disparu. Tout ce qui reste, c'est sa voiture abandonnée. Lorsqu'elle revient chez elle sans explication le soir suivant, Char et sa grand-mère, Rita, comprennent que quelque chose ne va pas. Elle a beau avoir la même apparence et la même voix, le comportement d'Angela est de plus en plus effrayant, comme si elle avait été remplacée par une force malveillante. Lorsqu'arrive Halloween, une nuit imprégnée de mythes et de légendes anciennes, Char réalise qu'elle est la seule à pouvoir la sauver, même si elle risque de la perdre à jamais.

Samain vient d’un mot irlandais qui veut dire la « fin de l’été » et samhian, Halloween. Les 2 se ressemblant à un consomme près, se prononçant d’ailleurs de la même façon et annonçant pratiquement la même chose, on obtient le nom de la première des 4 grandes fêtes religieuses de l’année gaélique, ancêtre d’Halloween, organisées depuis des lustres (surtout dans les pays anglophones), où coutumes et rites ancestraux font bon ménage dans la joie et la bonne humeur de tou.te.s. Ainsi, on revient aux soi-disantes origines de cet évènement folklorique d’antan à travers l’histoire d’une famille actuelle, composée essentiellement de 3 femmes – la grand-mère, sa fille et sa petite-fille – aux prises avec des entités et autres forces surnaturelles (sans effets spéciaux ici), des esprits malfaisants et vengeurs qui s’en prennent à une mère en pleine dépression.
Cette dernière, au caractère versatile très convaincant, est jouée par Carolyn Bracken (II) qui a des petits airs de Carey Mulligan en un peu plus jeune. Parfaitement à l’aise dans le rôle d’une possédée et tarée complètement à l’ouest (elle est sous traitement, bourrée de médocs), elle tient la dragée haute à la jeune irlandaise Hazel Doupe (Float like a butterfly ; L’ombre de la violence) qui, excellente élève, doit essayer de concilier travail studieux, troubles de l’humeur « massacrante » chez sa maman et crise de l’adolescence en plein âge ingrat (en plus d’être déboussolée, elle est taquinée voire plutôt harcelée par des gamines chieuses, ses petites camarades de classe). Quant à la mamie, interprétée par Ingrid Craigie (vue notamment dans Gens de Dublin, La maison avant la nuit, Parfum de scandale, et Le cercle des amies), elle fabrique des talismans pour repousser les « démons ». Bonjour l’ambiance lugubre dans ce « home, sweet home » !
On vous rassure, rien d’inquiétant ou d’angoissant, ni d’effrayant ou de flippant, et encore moins de terrifiant ou de « terrrrible », d’autant que la mise en scène est d’une lenteur patentée, le rythme lancinant à souhait et le jeu des acteurs assez prévisible. On se doute bien qu’il va forcément se passer quelque chose mais ça n’arrive pas ou alors à peine suggéré. La réalisatrice Kate Dolan nous propose un premier film fantastique – déguisé en drame psychologique sur fond de défaillances humaines et de quête de vérité chez une adolescente au passé assez troublant - on ne peut plus classique, une banale histoire de possession démoniaque sans pression, sans réelle surprise, sans vraie peur ni véritable coup de théâtre : on est à la limite d’un grand guignol sans l’ombre du fameux croque mitaine tant espéré.
Néanmoins, cette production a remporté le Prix du Jury au dernier festival de Gérardmer. C’est pourtant dommage que les irlandais ne sachent pas (encore ou alors mieux) réaliser des films de genre comme les américains le font si bien depuis longtemps !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique