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Une année difficile (sur Canal +)

Sortie  le  16/05/2024  

De Eric Toledano et Olivier Nakache avec Pio Marmaï, Noémie Merlant, Jonathan Cohen, Mathieu Amalric, Luàna Bajrami, Jean-Louis Garçon et Grégoire Leprince-Ringuet (les 16, 20 et 21/05)


Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course, c'est dans le chemin associatif qu'ils empruntent ensemble, qu'ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction...

Avec le cinéaste et acteur Philippe Lacheau dans un registre jeune et déconnant, le tandem de réalisateurs et scénaristes Eric Toledano et Olivier Nakache sont les rois du succès cinématographique au jackpot assuré, celui de la comédie française grand public. Pas un film qui ne fasse au compteur pas moins d’un million d’entrées (Nos jours heureux), voire 2 (hors normes) et même plus de 3 millions (Samba ; Le sens de la fête) jusqu’à Intouchables qui a dépassé les 19 millions. Bref, un pari gagnant avec une formule qui tape juste à tous les coups ! Pour cette nouvelle production, ils réitèrent la formule de la thématique sociale côté « justice » avec comme de bien entendu un duo d’acteurs charismatiques au diapason et une suite de séquences plus touchantes et comiques les unes que les autres.
Mais dans leur excès de vouloir trop bien faire sans lourdeur ambiante, ils ont occulté certains éléments qui pourtant ont fait leur force et leur réputation : un rythme ici plus lent qu’à l’accoutumé, des dialogues moins enlevés et ciselés, moins du tac-au-tac, des réparties qui font plus autant mouche que précédemment, et des personnages à l’allure souvent ridicule. Certes, le ton est toujours enjoué et humoristique mais cette fois un peu trop gentillet, bon enfant, débonnaire, espiègle pour ne pas dire parfois enfantin. Une petite baisse de régime – « un coup de mou » comme le dit si bien Pio Marmaï - qui ne doit en aucun cas faire oublier le jeu parfaitement huilé et ponctué des intervenants, aussi justes et attachants les uns que les autres.
Pio Marmaï et Jonathan Cohen s’en donnent à cœur-joie dans le style rafraîchissant à forte tendance désopilante, entre petits arrangements et réels dévouements, magouilles et véritable militantisme, combines et (vraies ou fausses) certitudes ; Noémie Merlant (Portrait de la jeune fille en feu ; Les Olympiades ; L’innocent ; Tàr ; Les âmes sœurs), plutôt très convaincante en « engagée » au sein d’un groupe d’activistes citoyens sans violence, est l’une des révélations comme des bonnes surprise du film ; et Mathieu Amalric inattendu en « consommateur compulsif » qui tente de soigner les autres de leurs addictions à travers une association spécialisée dans le surendettement. Là-dessus, rajoutons une BO très éclectique, passant de Chic à Jimi Hendrix et des Doors à Jacques Brel !
Dans cette spirale où chacun accumule les erreurs et s’enfonce copieusement sans vraiment tirer de leçon de leurs comportements, emprises et autres déviances, c’est à celui - et celle - qui sortira son épingle du jeu avec brio, à travers plusieurs situations écologistes rencontrées, plus vraies que nature dans la forme mais au propos assez contreproductif dans le fond, aux vues des discours employées, des actions entreprises et des vannes débitées.

C.LB



 
 
 
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