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L’autre Laurens

Sortie  le  04/10/2023  

De Claude Schmitz avec Olivier Rabourdin, Louise Leroy, Kate Moran, Marc Barbé, Tibo Vandenborre, Francis Soetens et Edwin Gaffney


Gabriel Laurens est un détective privé un peu las, spécialisé dans les affaires conjugales. Lorsque sa nièce Jade déboule dans sa vie pour lui demander d’enquêter sur la mort de son père, frère jumeau de Gabriel, il voit resurgir des souvenirs qu'il pensait enfouis pour toujours. Confronté aux fantômes de son passé, Gabriel est entraîné dans une étrange enquête mêlant faux-semblants, fantasmes et trafic de stupéfiants.

Le comédien Olivier Rabourdin est plus un habitué des seconds voire des 3ème rôles néanmoins fort remarqués, notamment dans Disparus, Jeanne d’Arc, Rois et reine, et Des hommes et des dieux (pour lequel il a remporté un César du meilleur acteur dans un second rôle en 2011), que des 1ers à profusion (Cœur animal ; Eastern boys). Quoi qu’il en soit, cela ne l’empêche pas d’être présent dans pas mal de grosses productions, tous genres confondus. Cette fois-ci, il se retrouve plonger dans un film dramatique, mi-thriller mi-polar, où il joue un gars vulnérable, désabusé comme revenu de tout (ou presque), un mec paumé, blasé, éreinté, énervé, pour le moins tendu et particulièrement fatigué, en un mot, au registre de jeu assez limité.
« T’es mort, y a rien qui bat là-dedans ! », lui rétorque très justement sa partenaire, interprétée par la débutante Louise Leroy, une lolita genre jolie poupée de service qui possède l’indispensable moue boudeuse de son illustre aînée, BB. Là-dessus, il faut rajouter quelques figure pittoresques bien typées avec la gueule de circonstance qui va avec (avec Marc Barbé en tête), des discussions à n’en plus finir sur l’air du temps, de l’humour qui tombe à plat (ou dans l’eau, c’est selon !), pratiquement aucune scène d’action, et vous obtenez le 5ème long métrage du belge Claude Schmitz (Le Mali ; Rien sauf l’été ; Braquer Poitiers ; Lucie perd son cheval), un ersatz de ces bonnes vieilles séries B plutôt noires d’antan qu’on voyait à la télévision, mais sans la pâte inspirée des grands cinéastes de cette époque.
La faute à un manque évident de rythme (c’est d’un mou avec des blancs entre, au même titre que les personnages empruntant un ton monocorde pour se parler, qui semblent tous stoïques, statiques, comme figés sur place) et de scénario (il ne se passe rien et ça tourne en rond autour d’airs d’autoroute, d’un château copie de La Maison Blanche, et de ballades en voiture ou en moto…ou bien les 2 !). Bref, ça nous donne plus l’impression d’avoir été tourné sans réelle motivation ni sans véritable désir. A croire que cette œuvre aussi caricaturale qu’abscons a été mis en chantier (de construction), pardon, en scène par des élèves d’une quelconque école de cinéma : c’est vous dire la difficulté à défendre un tel cinéma, aussi méritant soit-il à la base !

C.LB



 
 
 
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