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Vivants
Sortie
le 14/02/2024
De Alix Delaporte avec Alice Isaaz, Roschdy Zem, Pascale Arbillot, Vincent Elbaz, Pierre Lottin et Jean-Charles Clichet
Gabrielle, 30 ans, intègre une prestigieuse émission de reportages. Elle trouve peu à peu sa place au sein d’une équipe de reporters aguerris, qui ont connu les grandes heures du journalisme de terrain. Malgré l’engagement de Vincent, leur rédacteur en chef, ils sont confrontés au quotidien d’un métier qui change, avec des moyens toujours plus réduits, face aux nouveaux canaux de l’information. Ils restent cependant habités par la solidarité, le sens de l’humour, la passion pour la recherche de la vérité et la foi en l’avenir.
Attention, ne pas confondre ce long métrage cinématographique avec le documentaire Vivant de Yann Arthus-Bertrand sur des animaux et tout un tas d’autres films avec le mot « vivant(s) » dans le titre comme « Les vivants », « Ils sont vivants » ou bien encore « Réparer les vivants ! Ici, ce sont des êtres « vivants », des humains qui essayent tant bien que mal – entre des semaines d’enquêtes en rade, du matériel pas toujours opérationnel et une baisse d’audience - à faire leur métier de journalistes au sein d’une petite chaîne télévisée d’infos style BFM et CNews. Bref, nous voilà plonger dans une rédaction lambda avec son chef de missions (Roschdy Zem, impeccable), sa responsable d’édition (Pascale Arbillot, excellente), ses cameramen (Vincent Elbaz, goguenard, et Pierre Lottin, speedé), son enquêteur « animateur vedette » (Jean-Charles Clichet, philosophe : « c’est la présence des autres qui change ta propre perception des choses »), et sa stagiaire qui s’occupe du matériel - ex-guide de montagne « qui s’est fait peur » - (Alice Isaaz, attendrissante). C’est donc la vie de tout ce petit monde que nous voyons évoluer dans ces bureaux plutôt exigus, chacun(e) tendu ou sous pression, cherchant toujours le bon angle (« aller à l’essentiel ») pour aborder tel ou tel sujet. On navigue d’un reportage dans les urgences d’un hôpital à une interview mouvementée à Bangui (en République Centrafricaine), en passant par un groupe vegan libérant des lapins et un défilé de mode pendant la Fashion Week. On sent que cette production, au demeurant fort louable, manque cruellement de moyens (rien de sensationnel ni de flagrant et encore moins de prises de vue en extérieur, très très resserrées lorsqu’il s’agit d’aller sur le terrain), au point de filmer l’essentiel du scénario dans un seul et unique décor, leur bureau, un peu comme si nous étions au théâtre. D’où des coups de mou dans le script, rehaussé d’une (possible) histoire d’amour qui malheureusement n’arrivera jamais malgré des regards plutôt insistants. En résumé, c’est tout simplement une (bonne) occasion de voir comment une équipe de télévision « intègre » évolue, tout en menant une existence plutôt assez potache, le tout dans une perpétuelle atmosphère de débrouille ou, si vous préférez, de système D. Vraisemblable ou pas, c’est un genre de « reportage » certes sincère mais finalement un peu cheap et malheureusement sans grande envergure scénaristique !
C.LB
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