Les bronzés 3 : amis pour la vie (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  18/02/2021  

De Patrice Leconte avec Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Dominique Lavanant, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Martin Lamotte et Ornella Muti (sur Ciné + Famiz les 18/02, 04, 05, 10 et 11/03)



On aura beau dire ce que l’on veut mais ça fait du bien de retrouver 27 ans après la bande des joyeux Bronzés qui nous avait tellement faire rire à l’époque de leur séjour dans un club de vacances au bord de la mer du type Club Méditerranée, puis celui à la montagne pendant la période des sports d’hiver. Ils sont de nouveau tous là, de retour avec toujours leurs éternels problèmes d’ego, de sociabilité et de camaraderie, de jalousie et de mesquinerie, de rapports entre eux et aussi avec l’argent. Plus ça avance dans l’age et plus ça se tire dans les pattes, continuant à être odieux, essayant de faire porter le chapeau à l’autre lorsque les ennuis pointent et tentant plus ou moins de se réconcilier entre « bons » amis après que le déluge soit passé.
Il y a bien évidemment Jérôme, le médecin râleur et près de ses sous (Christian Clavier toujours aussi crispant) ; Gigi, son ex-femme qui s’est barrée aux States et qui revient avec quelques transformations (Marie-Anne Chazel en bonnet 95F, de quoi faire éclater son tee-shirt) ; Bernard, le gros beauf dans toute sa splendeur (Gérard Jugnot égal à lui-même et la moustache en prime comme au bon vieux temps) ; Nathalie, devenue sa femme, aussi énervante qu’au premier jour et qui n’en loupe pas une (Josiane Balasko vraiment exacerbée) ; Jean-Claude Dusse, le joyeux luron en galère qui joue les victimes (Michel Blanc moins rouspéteur qu’avant mais toujours en mal d’amour) ; et enfin Popeye, le dragueur rangé mais volage (Thierry Lhermitte qui tente de recoller les pots cassés). Bref, les mêmes (avec Dominique Lavanant et Martin Lamotte en pointillé) mais en pire car forcément avec le temps, on ne s’améliore pas forcément.
Côté scénario, on reprend le même principe qu’autrefois avec pour chacun et dans un endroit donné, une bonne dose de présence à l’écran sur fond de saynètes bien gratinées et de circonstance, à la fois rigolotes et tragi-comiques, bourrés de clichés satiriques éhontés sur une certaine image de la France profonde, sans même de véritables clins d’œils aux 2 premiers film cultes des Bronzés. D’ailleurs, à part quelques rares scènes joyeuses et fort sympathiques, qui marqueront sans doute quelques-uns et qui resteront peut-être graver dans la mémoire collective, surtout celle des fans de la première heure, le reste n’est que du déjà vu re-sucé et pas très bien digéré.
Mais mon Dieu, que cette comédie est parfois poussive et paresseuse, avec des dialogues lourdingues et stéréotypés, pas drôles à tous les coups, sans temps véritablement fort ni réelle originalité par rapport aux situations vécues précédemment ! C’est à croire qu’ils se sont reposés sur leurs lauriers la cinquantaine passée, se réunissant uniquement ici pour faire la fête en Sardaigne, île paradisiaque qui a servi de lieu de tournage, au lieu d’écrire un script bien structuré et suffisamment fourni pour qu’il tienne un peu mieux la route que celui-ci. Même le réalisateur, Patrice Leconte, semble s’être endormi sur certaines scènes. Quel dommage d’avoir gâché autant de talent, eux qui ont tellement bien réussi ce qu’ils ont entrepris pour accéder à une notoriété tout à fait méritée ! Qu’ils soient auteurs, acteurs, réalisateurs ou producteurs, ils n’ont pas chômé pendant toutes ces années, mais ce n’était pas vraiment la peine de nous offrir cette réunion potache qui sent le réchauffée à plein nez et l’inutilité narrative de surcroît.
C’est bien français, et même américain, de vouloir faire des suites parce que ça a marché avec le premier et qu’il faut utiliser le filon. Mais les versions suivantes ne sont pas toujours à la hauteur de nos attentes et c’est là où est tout le problème. Quoi qu’il en soit, on espère bien que leur capital sympathie ne sera pas trop entaché auprès des aficionados qui retrouveront avec plaisir les péripéties et autres frasques de cette bande de lurons en goguette dans un décor de rêve, un superbe hôtel de luxe au bord de l’eau. En résumé, un évènement comique quelque peu raté qui nous fait plus penser à un film à voir en famille le dimanche soir en première partie de soirée, un point c’est tout !

C.LB