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Coraline (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  22/12/2022  

De Henry Selick avec les voix de Dakota Fanning, Teri Hatcher, Dawn French, Jennifer Saunders, Ian McShane, John Hodgman, Keith David et Robert Bailey Jr. (sur Ciné + Famiz les 22 et 30/12 + 02/01)


Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d’une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n’ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien….mais où tout est différent. Dans cet autre monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante : son autre mère est pleinement disponible, son autre père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le chat, si hautain dans la vraie vie, daigne s’entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d’élire domicile dans ce monde merveilleux qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l’autre mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d’imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa vraie famille….

Voilà ce qu’on peut véritablement appeler de la vraie magie au cinéma…d’animation ! Une réussite éblouissante et en tout point parfaite, aussi remarquable qu’impressionnante, et aussi sensationnelle qu’époustouflante, un petit prodige de la technique animée de toute beauté, utilisant pour moitié des prises de vues modernes réelles et pour l’autre, tout simplement des séquences artisanales, image par image. Il y a des idées merveilleuses à pratiquement chaque image et dans presque chaque scène, bref, un plaisir pour tous les sens !
C’est vraiment une grande claque à tout ce que vous avez déjà pu voir dans le genre jusqu’à maintenant ! Mais où le réalisateur Henry Selick (qui fait aussi office de scénariste, de producteur et de chef décorateur) est allé chercher tout çà ? Tout d’abord, dans ses précédentes mises en scène, L’étrange Noël de Mr.Jack, ainsi que James et la pêche géante, 2 références de belle création en la matière, où il reprend les mêmes principes narratifs et visuels, la modernité de la 3D en plus. Ensuite, il adapte un conte classique pour enfants (non plus celui de Roald Dahl pour James et la pêche géante, mais le best-seller de Neil Gaiman – auteur notamment de La légende de Beowulf et de Stardust le mystère de l’étoile, déjà portés à l’écran -, écrit au début des années 90 et publié seulement en 2003). Puis, il cherche un producteur, ce qu’il s’est empressé d’ailleurs de faire à la place de son comparse Tim Burton (pourtant le must du must, à la hauteur et très proche de cet univers-là !), qui fut à ce poste avec lui à l’époque de L’étrange Noël de Mr.Jack, secondé cette fois par Bill Mechanic (ex-PDG de la Fox) et Claire Jennings (Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou). Enfin, il s’est donné les moyens de plaire à tout le monde, petits et grands, en passant du monde réel au monde animé avec des figurines articulées plus vrais que nature qui, pour certaines, ont des boutons à la place des yeux, et qui sont à leur cœur défendant plongées dans un monde parallèle, comme enfermées dans un rêve devenu réalité.
Le résultat est une histoire intrigante très noire mais toute en nuance et en subtilité, un monde enchanté plein de fantaisie, de maléfices, de pièges et de dangers, d’émotions aussi, d’excentricités et d’humour enfin, sans oublier de jolies ritournelles très adéquates, l’œuvre non plus de Danny Elfman, spécialiste en ce domaine, mais du compositeur français Bruno Coulais qui nous offre encore une fois une prodigieuse BO avec de magistrales sonorités synthétiques, de sublimes dissonances fort délicates et de majestueux chœurs d’enfants, un peu dans l’esprit de Microcosmos, le peuple de l’herbe.
Ce conte fantastique au graphisme ultra léché et légèrement gothique, a nécessité plusieurs années de travail pour faire vivre Coraline (sorte d’Alice aux pays des merveilles…quelque peu horribles !), sa mère et son père, Padbol, miss Spink et miss Forcible, mr. Bobinsky et enfin le chat en version graphique de pointe, franchement plus réussis que la plupart des dessins animés actuels. Sans prendre les jeunes pour des attardés, ce film d’animation sur l’amour et le courage accorde beaucoup de considération aux adultes qui ne savent jamais ce qu’il faut aller voir pour divertir leur chère progéniture. Voilà, vous avez enfin trouvé la solution !

C.LB



 
 
 
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