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G.I. Joe : le réveil du Cobra (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  10/11/2024  

De Stephen Sommers avec Adewale Akinnuoye-Agbaje, Christopher Eccleston, Joseph Gordon-Levitt, Byung Hun Lee, Sienna Miller, Rachel Nichols, Ray Park, Jonathan Pryce, Saïd Taghmaoui, Channing Tatum, Marlon Wayans et Dennis Quaid (les 10 et 15/11)


Des montagnes de l’Asie centrale aux déserts d’Egypte, des rues de Paris au pôle Nord, les agents de l’équipe d’élite connue sous le nom de G.I. Joe mènent une lutte acharnée contre un ennemi redoutable. Disposant des toutes dernières technologies en matière de renseignements et de matériel militaire, ils combattent le puissant marchand d’armes Destro, et la mystérieuse organisation terroriste nommée Cobra, qui cherchent à plonger le monde dans le chaos….

Après la franchise des bandes dessinées Marvel, place à celle des jouets Hasbro, non pas les Transformers qui viennent d’être à nouveau portés à l’écran (après le petit !), mais plus spécialement les G.I. Joe, vous savez ces fameuses figurines articulées en plastique représentants des soldats américains, telles des poupées masculines en treillis avec tout leur attirail de guerre sur le dos, diffusées en bandes dessinées et vendues à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde depuis les années 60 ! D’ailleurs, on n’avait pas touché à ce type de guerriers miniatures au cinéma, au moins depuis le film Small soldiers, sorti dans les années 80, et Les maîtres de l’univers dans les 90’s. Bref, sans doute par manque d’imagination plus créatrice ou alors plus originale, voilà encore une production dérivée de la société de consommation par excellence qui ressuscite l’un des produits phares et les plus connus des garçons, les G.I. Joe à la gloire de l’armée U.S. !
Rien de mieux pour mettre en avant et faire vivre de multiples péripéties, comme des poursuites incroyables et des combats titanesques, à ces « héros » bien bodybuildés et armés jusqu’aux dents, qu’un film d’action en images réelles et nombreux effets spéciaux à la clé pour les rendre à nos yeux encore plus impressionnants, plus indestructibles et surtout plus vivants ! Pour se faire, des acteurs formatés à outrance, caricaturaux pour la plupart et lisses comme du papier (le beau et valeureux soldat – Adewale Akinnuoye-Agbaje vu dans Lost ; la belle et démoniaque adversaire – Sienna Miller aperçue dans Irrésistible Alfie et Interview ; le méchant défiguré et diabolique – Joseph Gordon-Levitt apparu dans Mysterious skin et Brik ; le trafiquant véreux, sournois et machiavélique - Christopher Eccleston présent dans 28 jours plus tard ; le chef des G.I. Joe fier et grotesque – pauvre Dennis Quaid !,….) ; des scènes d’explosions non-stop en tout genre et à tour de bras, de quoi à vous donner mal à la tête (notamment la destruction de la Tour Eiffel) ; des dialogues stéréotypés et très explicatifs pour que personne ne soit larguer (« je fais mon job » ; « je veux être plus près du combat » ; « bienvenue chez les Joe ! ») ; des décors majestueux mais déjà – trop – vu à l’écran (entre autre les pyramides dans Transformers 2) ; et des références en veux-tu en voilà à quelques personnages bien connus au cinéma (il y a autant du Lara Croft – combinaison cuir ou latex - que du X-Men – le combattant muet -, du Robocop – l’armure invincible - que du Dark Vador dans Star wars – le masque du docteur fou -, du 20.000 lieux sous les mers – le sous-marin en forme de Nautilus - que du Top gun – le grosse Harley Davidson à l’enterrement) ! Bref, plus patriote et plus glorieux que ce long métrage, véritable hommage aux soldats américains qui se battent contre le terrorisme et pour la liberté du monde, c’est difficile de trouver !
La finalité à tout ce lourd procédé cinématographique particulièrement testostéroné, réalisé pourtant par l’un des maîtres en la matière, Stephen Sommers (La momie 1 & 2, Van Helsing), est de niveler par le bas encore une fois les esprits comme les mentalités de ces jeunes spectateurs, abreuvés sans cesse par des histoires fantastiques souvent à ras les pâquerettes qui font la part belle à des surhommes indestructibles dans des conditions plus fantasques et invraisemblables que franchement réalistes. Les voilà plonger dans un grand jeu vidéo presque grandeur nature où tout est permis pour dégommer l’adversaire, même de tout casser sur son passage, population, voitures et rues, ainsi que de saccager une ville comme Paris (comme toujours !) pour espérer sauver le reste de l’humanité (et surtout l’Amérique !). Et ne chercher surtout pas une quelconque lueur positive ou d’espoir dans tout ce fatras visuel, du niveau d’un dessin animé japonais d’anticipation plutôt épileptique qui lorgnerait du côté d’un James Bond high-tech survolté, le but étant de vous en mettre plein la vue pour que la suite évidente, bien sûr, soit encore plus folle que la précédente !

C.LB



 
 
 
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