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Océans (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  09/08/2023  

De Jacques Perrin et Jacques Cluzaud avec plein d’animaux marins


Filer à 10 nœuds au cœur d’un banc de thons en chasse, accompagner les dauphins dans leurs folles cavalcades, nager avec le grand requin blanc épaule contre nageoire….Océans, c’est être poisson parmi les poissons ! Après Le peuple migrateur, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud nous entraînent, grâce à des techniques de tournage inédites, au cœur des océans à la découverte de créatures marines méconnues et ignorées. Océans s’interroge sur l’empreinte que l’homme impose à la vie sauvage, et répond par l’image et l’émotion à la question ! « L’océan, c’est quoi l’océan ? ».

Tout d’abord, rien à voir avec Origine Océan de Gérald Calderon, réalisé en 2001, qui parlait de l’infiniment petit d’origine marin, genre planctons. Ici, c’est Le monde de Nemo mais cette fois bien réel, avec un tas de poissons et d’autres animaux en vrai et tout proche ! Bien sûr, il y a plein d’espèces connues, déjà filmées de nombreuses fois dans leur habitacle, mais il y en a aussi qu’on ne voit pas souvent comme l’iguane des Galapagos (notre très très lointain ancêtre !), des limules (autres très anciens descendants !), la pieuvre violacée (comme une traîne de mariée !), la baleine bleue (aussi longues qu’un sous-marin !), la danseuse espagnole (qui ondule !), le dugong (à l’expression triste), le poisson pierre (plutôt vorace !), des anguilles jardinières (toutes dressées hors de leur trou !), des poissons rasoirs (en plein repas !), des crabes araignées (qui forment des montages par milliers !), le poisson éléphant (avec un drôle de nez !), des narvals (avec leur longue épée nasale !), et ce drôle de poisson au profil d’Elephant man, le labre à tête de mouton (voir la photo ci-dessus !). Comment ne pas être fasciné devant ce spectacle, celui du débarquement de tortues, du ballet de méduses ou bien de l’attaque des bancs de chinchards, le tout rehaussé par la belle musique symphonique, aussi majestueuse qu’envoûtante, de Bruno Coulais, déjà compositeur sur ses précédentes productions !
En effet, Jacques Perrin, responsable de Microcosmos, d’Himalaya – l’enfance d’un chef et du Peuple migrateur, est à nouveau le narrateur, autant en voix off, intervenant juste ce qu’il faut, que présent à l’image, notamment avec son fils Lancelot, tout le portrait craché de son père. Instigateur et co-réalisateur (avec Jacques Cluzaud, déjà à ses côtés avec en plus Michel Debats sur Le peuple migrateur en 2001 !) de ce documentaire riche en images particulièrement sublimes et pour le moins époustouflantes (tournées pendant 4 ans sur plus de 50 lieux différents dans toutes les mers du globe !), il n’hésite pas, au passage, à prendre le spectateur à témoin et à le sensibiliser (comme Nicolas Hulot l’a fait récemment dans son film, Le syndrome du Titanic, autre pamphlet contre la pollution et l’industrialisation à outrance), et à souligner son message, à la fois profond et sensible, sur l’environnement et la biodiversité en protégeant et en préservant la vie marine, mais aussi contre la surpêche qui a déjà fait disparaître (et qui continue à le faire d’ailleurs !) un certain nombre d’espèces comme de races (le grand pingouin, le rythine de Steller, l’otarie du Japon, le dauphin du Yantsé Kiang) de la surface du globe (la fameuse scène au musée !), par des séquences plus ou moins chocs, en nous montrant par exemple des poissons morts emprisonnés dans des filets, des requins mutilés rejetés encore vivants à la mer, et des baleines massacrés à coup de harpon (à ce qu’il paraît, toutes ces séquences de massacres ont été reconstituées, réalisées pour de faux !).
Il va s’en dire que les prises de vues sont superbes, remarquables et même exceptionnelles, à en juger par la netteté, la clarté, la rareté et la manière dont elles ont été tournées, dans des situations rarement, voire jamais vues à l’écran. Voilà, la beauté de la nature dans toute sa splendeur (mais pour combien de temps encore ?), est à nouveau au rendez-vous, grâce à la magie du cinéma, mais aussi à la ténacité et au courage de ces hommes qui ont bravés pas mal d’éléments pour rapporter ces scènes magnifiques et incroyables. Maintenant, pourvu que ce film, rempli d’émotions fortes qu’elles soient d’émerveillements ou d’indignations, puisse convaincre et faire agir les « responsables » et autres « décisionnaires » du monde entier, que tout cela peut disparaître du jour au lendemain si l’on ne fait rien dès aujourd’hui pour sauver ce monde sauvage, fragile et menacé, et que l’engagement écologique est une nécessité primordiale si l’humanité veut continuer à vivre « normalement » sur une Terre « propre » et non empoisonnée, au moins encore pendant quelques années !

C.LB



 
 
 
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