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Gardiens de l’ordre (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  29/03/2021  

De Nicolas Boukhrief avec Cécile de France, Fred Testot, Julien Boisselier, Gilles Gaston-Dreyfus, Foued Nassah, Jean-Michel Noirey, Nicolas Marie, Anthony Decadi et Nanou Garcia (sur Ciné + Frisson les 29/03 et 01/04)


Lors d’une ronde de nuit qui tourne mal, Simon et Julie, 2 simples gardiens de la paix, blessent un jeune cadre qui a abattu, sans raison, un de leurs collègues. Accusés à tort de bavure et lâchés par leur hiérarchie, ils décident de prouver leur innocence en enquêtant sur la drogue responsable du coup de folie de leur agresseur…

Oui, c’est bien Cécile de France que vous voyez sur la photo ci-dessus ! Non, ce n’est pas un film d’action à la manière des américains dans lequel elle doit sortir son flingue à tout bout de champ pour sauver sa peau sur fond d’explosions et d’incendies ! Et pourtant, depuis Mesrine (L’instinct de mort), cette excellente actrice belge a prouvé qu’elle était capable de se rendre presque méconnaissable et de jouer autre chose que des films dits générationnels (Les poupées russes), des comédies romantiques (Quand j’étais chanteur) et des études de mœurs (Fauteuil d’orchestre). Elle l’a prouvé entre autres avec un thriller horrifique (Haute tension) et un drame sur la 2ème guerre mondiale (Un secret). Bref, Cécile s’essaye à un nouveau genre, le polar, et cela semble plutôt bien lui réussir !
Il en va de même pour son partenaire (et collègue) à l’écran, le comique Fred Testot (du duo Omar & Fred) qui change lui aussi de registre pour se fondre dans un personnage sérieux, celui d’un (simple) flic pugnace, s’étant fait pour l’occasion un look de p’tite frappe nerveux, une vraie tête de toxico avec la boule presque à zéro. Ces deux-là font la paire ou plutôt un couple qui fonctionne bien, avec une certaine évidence dans l’attitude et une véritable attirance l’un pour l’autre. Quand au méchant, il est interprété par l’impressionnant Julien Boisselier qui réussit à se faire passer pour un dealer psychopathe plutôt abjecte sans avoir besoin d’en faire des tonnes ni d’en rajouter.
Néanmoins, on est quelque peu étonné de nous retrouver dans une production à la limite du téléfilm, sans aucun effet spécial (à part le format HD) ni élément tape à l’œil (sans poursuites intempestives ni meurtres gratuits), avec certes peu de dialogues, du moins juste ce qu’il faut, mais avec pas mal de dégomages en régle. Si on n’est pas loin de séries du type P.J., c’est que le réalisateur Nicolas Boukhrief a voulu, comme dans Le convoyeur (et peut-être aussi dans Cortex), être au plus près d’une certaine vérité ambiante, d’un réalisme palpable dans beaucoup de situations, et d’une réelle crédibilité à toute épreuve, même dans les petits détails de la routine quotidienne chez ces drôles de « gardiens de l’ordre ».
Il est simplement dommage que ces « nouveaux » rois de la combine, qui jouent un jeu dangereux qui les dépasse, réussissent leur coup aussi facilement, une enquête aussi évidente qu’incroyable (pour ne pas dire par moment invraisemblable), et s’en sortent presque indemnes, voire sans trop de casse malgré leurs nombreux dérapages dans la délinquance, assassinats à répétition et explosion (celle unique du laboratoire au final). Même constat de léger « dégât » du côté des seconds rôles, un peu trop caricaturés, quelque peu soulignés et appuyés dans l’image bouffonne des gradés et autres supérieurs hiérarchiques aux yeux souvent de merlan frit et aux phrases toutes faites (le fameux adage : mieux vaut une petite injustice qu’un gros désordre).
Quoi qu’il en soit, on se laisse avoir par l’engrenage et le rythme efficaces de cette instruction particulièrement mouvementée, pour ne pas dire violente (ça tire un peu à tout va et ça ne se fait jamais prendre !), ainsi que par les rouages de cette recherche de preuves quelque peu difficile à croire (notamment le « casse » dans la préfecture de police). Il faut juste espérer que cette incursion dans « l’œil du tigre » et ces protagonistes pleins de cranc (et de crack aussi !) qui n’ont jamais froid aux yeux mais pas mal de sang-froid, quitte à aller un peu trop loin, ne ressemblent pas à une bavure, pardon, à une partie de « rigolade » façon américaine sous l’emprise d’amphétamines et autres stupéfiants illicites, tel que Scarface par exemple. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle les risques du métier…de scénariste comme de réalisateur !

C.LB



 
 
 
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