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L’agence tous risques (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  08/05/2022  

De Joe Carnahan avec Bradley Cooper, Liam Neeson, Quinton « Rampage » Jackson, Sharlto Copley et Jessica Biel (sur Ciné + Premier les 08, 18 et 21/05)


Aucune équipe ne ressemble à celle de l'Agence tous risques. 4 hommes, hyper qualifiés et autrefois membres respectés d'une unité d'élite de l'armée, sont chargés d'une mission classée top-secret destinée à les piéger, et qui les conduit en prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Mais la somme de leurs talents leur permet une évasion sans accroc. Devenus des rebelles, ils décident de blanchir leurs noms et de retrouver les vrais coupables

Quand Hollywood est en panne d’inspiration scénaristique, elle ne trouve rien de mieux que de piocher dans les bonnes vieilles séries télévisées américaines pour trouver des idées de sujets capables d’être adapter au cinéma en version grand format, quelque peu revus et corrigés pour l’occasion et un tant soit peu modernisés pour plaire au plus grand nombre, surtout les plus jeunes qui n’ont pas connu ces célèbres et néanmoins glorieux feuilletons des années 70 et 80. Il y en a eu certaines qui ont été reprises avec plus ou moins de succès telles que Star Trek, Mission impossible, Hulk, Les mystères de l’Ouest, ou encore Starky et Hutch.
En ce qui concerne L’agence tous risques, une unité clandestine de mercenaires, plus ou moins échappées de l’armée et prompts à tout casser sur leur passage pour arriver à leurs fins, on a gardé les personnages de base, Hannibal (joué par Liam Neeson), Barracuda (Quinton Jackson, champion de free-fight), Futé (Bradley Cooper, aperçu dans Sex and the city, Serial noceurs et surtout Very bad trip) et Looping (Sharlto Copley, vu dans District 9), et on a brodé autour une histoire de faux billets qu’ils doivent récupérer à tout prix, des dollars émis frauduleusement par des collègues attirés par l’odeur de l’argent et fabriqués dans le pays ennemi des USA aujourd’hui, l’Irak. Toujours « en guerre » contre ce pays, il fallait bien qu’il serve à quelque chose, en tant que décor pour mettre en situations, plus dangereuses et complexes les unes que les autres, cette équipée sauvage de têtes brûlées qui œuvre autant dans la démesure que dans l’extravagance.
Et quand on parle de dépassement, c’est peu dire d’autant que c’est réellement le cas ici : des effets colossaux, de la baston immodérée, des explosions excessives, de la cascade énorme, des gros bras maous costauds et de la fusillade disproportionnée. C’est un festival de testostérone et de virilité dans toute sa splendeur où tous les coups sont permis, même les plus invraisemblables. Ils ont sorti la grosse artillerie : on a d’ailleurs l’impression d’être dans un stand de tir en plein entraînement qui ne s’arrête pas pendant presque 2h, tant ça tire à tout va ! Et quand le chef de cette bande de fous furieux, un génie imbattable comme il se définit lui-même et prétend l’être à juste titre (Liam Neeson, ici franchement en pleine récréation !), nous sort sa phrase fétiche : « j’aime quand un plan se déroule sans accrocs », il pèse vraiment ses mots. Ils ont beau affronter toutes les péripéties les plus incroyables, pour ne pas dire les plus dingues, pas une égratinure, pas une marque, pas un blessé, bref, aucun dégât ni perte ! C’est à croire qu’ils sont invinsibles, qu'ils ont de super-pouvoirs et que tous leurs coups fumeux réussissent comme par enchantement, sans exception d’aucune sorte ni complications d’aucune manière. Agence tous risques et sans bobos !
Quoi qu’il en soit, on n’y croit pas une seconde ! C’est que ce film d’action, certes intense et pêchu mais beaucoup trop plein de « coïncidences » pour être crédible, leur a été écrit sur mesure, prévu d’avance et faussement réfléchi (une référence à Gandhi pour montrer la haute et profonde teneur intellectuelle de cette production ciblée), pour ne pas s’imaginer un instant qu’il y allait avoir de la réflexion dans l’air, de l’intrigue à foison, du suspense à gogo et des rebondissements à profusion. C’est mal connaître le réalisateur Joe Carnahan (Narc, Smokin’aces) qui s’amuse à nous servir du n’importe quoi à la sauce pîtrerie style grand guignol mais n’est pas MASH qui veut, loin de là ! Alors, un moyen comme un autre de nous distraire tout en nous faisant passer la pillule de la façon la plus éhontée qui soit ?

C.LB



 
 
 
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