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Jappeloup (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  18/02/2023  

De Christian Duguay avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Laâge, Tchéky Karyo, Jacques Higelin, Marie Bunel, Joël Dupuch, Fred Epaud, Arnaud Henriet et Donald Sutherland (les 18 et 20/02 + 04 et 07/03)


Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup. Trop petit, trop caractériel, trop imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses. Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval, Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.

Inconditionnels des chevaux et férus d’équitation, ce film est pour vous, rien que pour vous ! 2h10 uniquement à la gloire de « la plus belle conquête de l’homme » et de ses prouesses physiques lors de compétitions, autant nationales qu’internationales d’ailleurs ! Pas une image qui ne sublime ce noble animal dans toute sa splendeur, ni un dialogue qui ne fasse référence à son entrainement dans un centre équestre ou à ses capacités à évoluer librement, et encore moins une ambiance qui ne sente la campagne avec ces belles prises de vues sur l’une de nos nombreuses régions, exactement à la manière d’une publicité vantant les mérites du label France à l’étranger.
Vous allez en bouffer du cheval sur pellicule, c’est sûr, au pas, au trot et au (triple) galop, dans son paddock ou aux championnats, entre les préparations, les répétitions et les sélections aux concours de jumping, en passant par le dressage, l’apprentissage et les médailles, ainsi que les doutes, les craintes, les questionnements « existentiels », les hésitations et les choix incessants - sans oublier les reproches, critiques et autres remontrances à l’encontre - de son propriétaire, un enfant pourri/gâté, à la fois fier, égoïste, humilié et présomptueux, qui hésite dans sa vocation et se cherche à travers une possible destinée. C’est que ce dernier n’est pas en reste non plus, passant plus de temps à monter sur son destrier lors de manifestations, qu’à le bichonner, le cajoler ou l’amadouer dans son box. Alors, plutôt parcours classique magnifique au sein d’un cabinet d’avocats prospère, ou bien alors épreuves hippiques honorifiques, surtout pour plaire à son père (en la personne de Daniel Auteuil, toujours la clope au bec ou un café à la main) ?
Pour interpréter ce cavalier émérite, il fallait quelqu’un qui assure, un fin connaisseur en la matière, un habitué du terrain, un monteur exemplaire et surtout un acteur doué qui puisse réaliser toutes les scènes à cheval. Guillaume Canet est tout cela à la fois (forcément, son père était éleveur de chevaux !), d’autant plus qu’il est ici aussi le scénariste, l’adaptateur (librement inspiré de la vie et du parcours sportif de Pierre Durand et de son cheval Jappeloup, ainsi que librement adapté du roman Crin noir de Karine Devilder) et le dialoguiste de ce projet cinématographique ambitieux (avec la présence d’une autre grande cavalière, la gracieuse Marina Hands, qui jouait le même genre de rôle dans Sport de filles, sorti début janvier 2012 !), mis en scène sous forme de biopic autour d’un cheval d’exception, un de ces nombreux chevaux dit de légende qui ont jalonné l’histoire mythique du sport équestre (souvenez-vous notamment de sa médaille d’or remporté aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 !).
Tournée de façon chronologique (de la naissance de Jappeloup en 1976 jusqu’à sa grande victoire à Séoul), cette production est un florilège de séquences équestres imposantes, réalisées dans des conditions souvent assez difficiles et même parfois risquées mais néanmoins incroyablement captivantes, le tout soutenu par une BO très années 70/80 (Cat Stevens ; Roxy Music ; George Michael ;...). Malgré quelques scènes inutiles (entre autres celle du feu dans la carriole à chevaux à la station-essence) qui n’apportent rien d’intéressant à l’ensemble, on se laisse prendre par ce parcours vibrant, certes prévisible mais sans faute…d’obstacles (et il y en a !), qui à défaut d’être particulièrement émouvant reste prenant, au point de vous donner presque envie de mettre vous aussi le pied à l’étrier et de sauter…

C.LB



 
 
 
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