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L’autre vie de Richard Kemp (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  28/11/2022  

De Germinal Alvarez avec Jean-Hugues Anglade, Mélanie Thierry, Philippe Berodot, Jean-Henri Compère, Pierre Moure, Loïc Rojouan et Fred Saurel (sur Ciné + Frisson les 28 et 29/11 + 08, 11, 12 et 16/12)


Alors que le commandant de police Richard Kemp enquête sur un meurtre, d'étranges similitudes lui rappellent le Perce-Oreille, un tueur en série qu'il a traqué en vain au début de sa carrière. Son seul témoin est Hélène Batistelli.
Mais un événement mystérieux renvoie Kemp 20 ans en arrière, en mai 1989, à la veille du premier meurtre commis par le Perce-Oreille. Kemp tente à nouveau d’empêcher les meurtres d'avoir lieu, mais un jeune flic lui complique la tâche : cet inspecteur ambitieux n'est autre que lui-même, 20 ans plus tôt...
Hélène, qui ignore encore tout de lui, va alors croiser son chemin…


Voilà un polar à la française on ne peut plus typique, certes assez traditionnel dans sa conception autant visuelle que narrative mais néanmoins baigné d’une situation plutôt étrange, voire bizarre pour ne pas dire quelque peu fantastique. Pensez donc, le personnage principal, un inspecteur chevronné d’une quarantaine d’années, fait un sacré retour en arrière, genre voyage spatio-temporel, afin de tenter d’empêcher des meurtres d’êtres commis et d’appréhender un serial-killer qui sévit dans les parages. Une idée comme une autre, me direz-vous, qui essaye d’apporter un supplément d’intrigue à une histoire somme toute très classique.
C’était sans compter sur le fait que ce style de sujet plutôt astucieux dans sa démarche scénaristique n’est pas très nouveau, déjà-vu notamment dans la célèbre saga Retour vers le futur, L’effet papillon, Stargate, Prisonniers du temps et surtout dans C’était demain de Nicolas Meyer sorti en 1979 où le célèbre romancier H.G. Wells – interprété par Malcolm McDowell - poursuivait Jack l'Éventreur à travers le temps après que celui-ci ait utilisé sa machine à voyager dans le temps pour échapper à la police de son époque. Point d’engin de ce type ici, juste un bon petit coup derrière la nuque, on tombe dans l’eau et vous voici revenu 20 ans en arrière !
Cela aurait pu bien fonctionner si dans ce tout premier long-métrage, le réalisateur Germinal Alvarez n’avait pas eu la mauvaise inspiration de trop bien faire – vous savez, la satisfaction du travail accompli ! - en s’aventurant dans le côté nébuleux d’une manière à la fois démonstrative et explicative de son pitch complexe, appuyant là où il fallait être plutôt discret et insistant là où il aurait fallu être plus léger. Un parti pris qui rend ce film lent à démarrer et long à développer, mettant un temps fou à s’imposer jusqu’à s’empêtrer dans des dialogues qui sonnent souvent faux et des méandres pour certains prévisibles, téléphonés et attendus d’avance.
La crédibilité des acteurs s’en ressent, alors qu’ils font tout pour rendre leur jeu le plus réel qui soit et leur rôle le plus véridique possible. Que ce soit Jean-Hugues Anglade considéré comme un illuminé qui délire, s’étant fait la tête du chanteur Renaud actuel mais en brun, ou Mélanie Thierry en psychologue, mère de famille et divorcée éprouvée, pas évident de les vieillir ou de les rajeunir selon l’époque choisie, d’autant plus qu’ils vont un peu vite en besogne dans certaines situations (appelées aussi raccourcis). N’est pas américain qui veut dans ce genre de trame alambiquée, aussi esthétisante soit-elle !

C.LB



 
 
 
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