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La vie rêvée de Walter Mitty (sur Ciné + Club)

Sortie  le  25/04/2021  

De Ben Stiller avec Ben Stiller, Kristen Wiig, Sean Penn, Adam Scott, Kathryn Hahn, Patton Oswalt et Shirley MacLaine (sur Ciné + Club les 25, 26 et 28/04 + le 01/05)


Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais.

Le dépassement de soi, la recherche d’un but dans sa vie, vaincre son appréhension du monde qui nous entoure, bref, trouver un sens comme un but à son existence, voilà quelques-uns des thèmes abordés ici à travers la destinée aussi courageuse qu’aventureuse et inventive d’un gars lambda, timide et un peu renfermé sur lui-même, hésitant à franchir le pas et quelque peu « cul-serré » avec son allure bien propre et strict, lui le chef du service des négatifs au prestigieux magazine Life (avec au passage un peu de pub pour ses magnifiques couvertures et surtout sa reconversion du format papier à celui de site internet en 2007) et « employé certes précieux mais pas indispensable », en un mot, un homme « rien de remarquable ni digne d’intérêt ».
Pourtant, il se rêve constamment en héros, en sauveur de l’humanité ou du moins de la veuve et de l’orphelin, en être qui vit sa vie par procuration en cherchant parfois à se dépasser mais qui réellement n’ose pas aller plus loin, en résumé, en doux rêveur éveillé qui de temps à autre déconnecte en partant dans son propre monde, capable de bien des prouesses et d’autres prodiges dans sa tête si seulement il en avait véritablement le courage dans sa vraie existence. ll faut voir les situations qu’il imagine, toutes plus incroyables, plus mouvementées, plus folles et même plus dingues les unes que les autres, et tout cela dans l’unique ambition de tenter d’attirer le regard ou plutôt l’attention d’une femme employée elle aussi dans le même journal que lui.
Justement, lui c’est Ben Stiller, l’image du parfait américain moyen dans toute sa splendeur, un peu naïf, un peu benêt et un peu maladroit aussi (il semble vouloir remplacer Tom Hanks dans l’esprit des spectateurs, ce dernier étant devenu un peu trop vieux pour jouer ce type de rôle, vous savez, celui du léger « simple d’esprit « qu’il interprétait d’ailleurs magnifiquement dans Forrest Gump !). Il se retrouve cette fois autant devant que derrière la caméra, histoire de pouvoir incarner à sa guise celui qui mènera l’enquête (à la poursuite d’un photographe/baroudeur incarné par Sean Penn que l’on voit uniquement 5 minutes à l’écran) et qui résoudra l’énigme qui le turlupine depuis le début (avec l’aide à distance de Kristen Wiig, vue notamment dans En cloque mode d’emploi, Walk hard, Bliss, Paul, et surtout Mes meilleures amies).
Le hic, c’est que le fait d’endosser les 2 casquettes (presque) à la fois ne lui a pas permis d’avoir assez de recul sur son film, abandonnant trop rapidement la partie rêves aux effets pour le moins sidérants pour celle d’une réalité pas toujours vraisemblable, plus improbable que convaincante et plus exagérée que crédible. Sa comédie, au périple démentiel, fort dépaysant et plein de beaux paysages ainsi que de jolies prises de vues (et pour cause, vu les pays traversés !), qui joue dès le départ à fond la carte du décalage éhonté, finit par s’essouffler en manquant d’entrain rythmique, de malice narrative et d’astuces scénaristiques, préférant se cantonner à tirer ostensiblement sur la corde de la sensibilité, entre émotions à fleur de peau, sentiments exacerbés - l’éternel quiproquo de l’amoureux qui se croit éconduit - et leçons de morale au final.

C.LB



 
 
 
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