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Belle et Sébastien (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  07/12/2023  

De Nicolas Vanier avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier, Dimitri Storoge, Andreas Pietschmann, Urbain Cancelier et Mehdi


Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands.
C'est la rencontre d'un enfant solitaire et d'un chien sauvage. C'est l'histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C'est l'aventure d'une amitié indéfectible. C'est le récit extraordinaire d'un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre Mondiale.
C'est l'odyssée d'un petit garçon à la recherche de sa mère, d'un vieil homme à la recherche de son passé, d'un résistant à la recherche de l'amour, d'une jeune femme en quête d'aventures, d'un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C'est la vie de Belle et Sébastien...


Il était à peu près normal, voire assez évident qu’un film tourné essentiellement en pleine nature, et notamment en hautes montages, soit réalisé par un spécialiste très proche et même incontesté du genre, Nicolas Vanier, lui qui a toujours aimé les grands espaces enneigés – son élément depuis bien longtemps comme le prouve sa filmographie (souvenez-vous de L’enfant des neiges, L’odyssée blanche, Le chant du Grand Nord, L’or sous la neige, Le dernier trappeur, Mémoires glacées ou bien encore Loup !) - et qui n’a pas son pareil pour nous les restituer de la plus belle manière qui soit, c’est-à-dire tel quel, brut de forme et « grandeur nature » (d’où la présence ici bien sûr de neige mais aussi de chiens, loups, marmottes, chamois, aigles et d’un tas d’autres animaux vivant dans ces contrées).
Sa démarche on ne peut plus sincère se voit à travers le rendu des images, entre autres cette luminosité incroyable, ces prises de vue d’une rare beauté, ces paysages désolés d’une grande pureté, ce panorama immaculé et presque inviolé, surtout pour les besoins du film. Cette fois, c’est pour l’adaptation en long métrage de la populaire série télévisée des années 60, Belle & Sébastien, qu’il porte ici à l’écran avec une certaine forme de respect vis-à-vis de la version originale, d’autant plus qu’il a réutilisé la fameuse musique générique de l’époque (interprétée ici par la chanteuse Zaz) et qu’il a engagé dans un second rôle le véritable Mehdi, celui qui interprétait le petit Sébastien il y a de cela maintenant plus de 50 ans (saurez-vous le reconnaître ?)..
Pour jouer son rôle aujourd’hui, Nicolas Vanier a déniché le jeune Félix Bossuet qui, avec sa bonne bouille et sa frimousse de petit sauvageon, est presque son portrait craché, aussi astucieux et débrouillard que pouvait l’être Mehdi à l’époque. Il est d’ailleurs tellement à croquer que lui et le chien Belle, au regard si expressif, vampirisent le reste du casting en tenant la dragée haute à Tchéky Karyo - parfait dans le rôle du grand-père au regard doux mais à la voix douce -, ainsi qu’aux autres (Margaux Chatelier en gentille boulangère, Dimitri Storoge en médecin résistant et passeur de juifs vers la Suisse, et Andreas Pietschmann en lieutenant allemand au grand cœur), Car il faut savoir que nous sommes en 1943, pendant l’occupation allemande, « Histoire » de donner un peu plus de corps, de profondeur, d’ampleur, de gravité et de relief (un comble pour un périple en montagne !) narratifs à cette très belle amitié d’ordre universel, celle entre un orphelin d’une dizaine d’années et un patou, grand montagne des Pyrénées tout blanc.
Raison de plus pour en rajouter un peu dans une certaine forme de naïveté (même chez les protagonistes adultes comme l’élan final très engagé et plein de patriotisme exacerbé) et d’émotions (grâce à la spontanéité de l’enfant et à une BO ampoulée et quelque peu larmoyante) à l’écran, à travers des situations édulcorées, bien trop belles pour être vraies mais qui tout de même fonctionneront auprès d’un large public familial et qui assurément toucheront la sensibilité, le cœur et l’esprit des spectateurs, chacun y trouvant son compte entre les adeptes de la montagne et les fans de bêtes sauvages. Loin d’être un film animalier malgré un grand nombre de scènes avec différentes espèces, cette ode à la nature simple et réaliste, transformée en fiction prenante du style mélo d’aventure aussi rustique qu’attendrissante, a au moins le mérite de délivrer au passage quelques beaux messages de tolérance du style « arrêtons la chasse et regardons les animaux évoluer librement ». Si t’y pas beau tout ça, n’est-ce pas ?....

C.LB



 
 
 
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