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The best offer (sur Ciné + Club)

Sortie  le  29/05/2023  

De Giuseppe Tornatore avec Geoffrey Rush, Jim Sturgess, Sylvia Hoeks, Donald Sutherland, Philip Jackson, Dermot Crowley et Liya Kebede


Virgil Oldman est un commissaire priseur de renom. Véritable institution dans le milieu de l'art et misogyne assumé, il n'a de relation intime qu'avec la collection de tableaux qu'il a su constituer secrètement au cours des années. Personne ne le connaît vraiment, même pas son vieil ami marchand d'art Billy. Lorsqu'une cliente lui demande une expertise mais n'accepte de lui parler qu'au téléphone, Virgil est piqué de curiosité et ne peut se résoudre à laisser tomber l'affaire. Quand il la voit pour la première fois, il tombe violemment sous son charme.

Voilà sans aucun doute l’un des films les plus énigmatiques mais surtout les plus passionnants qu’il nous ait été donné de voir depuis bien longtemps. En effet, cela faisait un bail que l’on n’avait pas assisté à une telle intrigue aussi palpitante que subtile sous forme d’une arnaque audacieuse au mécanisme parfaitement huilé déguisée en polar machiavélique, servie par un réalisateur inspiré et un casting prestigieux, le tout sur fond d’une belle collection d’œuvres d’art pour certaines escroquées, de plusieurs sublimes demeures à l’ambiance assez particulière, à la fois très élégantes, assez mystérieuses et plutôt originales, ainsi que d’une BO composée par le célèbre maestro, Ennio Morricone.
Etes-vous prêt à participer à une partie de cache-cache tendue qui ressemble bigrement à une sorte de puzzle astucieusement monté et superbement ficelé, où se croise et se côtoie 2 malades, un expert en arts d’un certain âge et une jeune héritière, qui ont chacun une peur viscérale du contact avec autrui – une forme d’agoraphobie extrême en quelque sorte – à travers une étude des comportements magistralement interprétée par des acteurs au summum de leur art ? Si oui, vous ne regretterez pas le déplacement !
Tout d’abord, un Geoffrey Rush impeccable, magistrale, martiale, bref, magnifique dans la peau d’un antiquaire et commissaire-priseur renommé, à l’instinct et aux estimations infaillibles, aussi hautain que précieux, aussi maniaque que maniéré et aussi intransigeant que peu avenant, certes vieux-jeu et cynique dans l’âme mais néanmoins un homme de goût et charmant. Une Sylvia Hoeks – mannequin hollandaise qui a joué notamment dans Storm du néerlandais Ben Sombogaart en 2009 – dans le rôle d’une fille pour le moins secrète, d’humeur changeante et de sensibilité exacerbée. Un Jim Sturgess (Across the universe ; 2 sœurs pour un roi ; Les chemins de la liberté ; Upside down) en confident aimable et bricoleur de génie. Et pour finir, un Donald Sutherland en complice débonnaire de petits arrangements avec le premier, d’où une sacrée galerie de peintures dissimulées et non-répertoriées. En résumé, des interprétations en or d’une remarquable précision (comme d’ailleurs le mécanisme de l’automate ou si vous préférez de l’androïde !).
Si l’on vous dit qu’en plus, ce stratagème scénaristique élaboré avec soin autant dans la forme que dans le fond tel un tableau de maître, plein de manipulations en faux-semblant, de subterfuges contrefaits et d’émotions falsifiées, un peu à la Hitchcock mais imaginés par le fameux réalisateur italien Giuseppe Tornatore (Cinema paradisio ; Une pure formalité ; La légende du pianiste sur l’océan ; Maléna ; Baaria), vous tiendra en haleine pendant plus de 2 heures sans que vous puissiez les voir passées, c’est franchement « la meilleure offre » que l’on puisse assurément vous faire en ce moment !

C.LB



 
 
 
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