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Une rencontre (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  23/01/2023  

De Lisa Azuelos avec Sophie Marceau, François Cluzet, Lisa Azuelos, Alexandre Astier, Arthur Benzaquen, Jonathan Cohen et Niels Schneider (sur Canal + Grand Ecran les 23 et 25/01)


Elsa écrivain, et Pierre, avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible… Une rencontre ?
Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne, sa femme depuis 15 ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo, son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur.
Pourtant… Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient... jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.


A quoi ça tient un coup de foudre, on se le demande ? A franchement pas grand-chose, au hasard de la vie, à une situation donnée, à une étincelle ou bien à une alchimie particulière qui se présente juste au bon endroit et à un moment imprévu, sans qu’on s’y attende, sans qu’on y soit préparer, bref, sans crier gare ! C’est justement ce qui va arriver de façon inopportune mais le plus simplement du monde à ses deux là sans qu’on sache vraiment comment ni pourquoi, soit lors d’un échange de main ou d’un regard, à l’expression ou à l’allure de l’un et de l’autre, allez savoir ! Quoi qu’il en soit, ça vous tombe dessus accidentellement et il faut dorénavant (savoir) gérer au mieux, surtout si on est mère divorcée pour la première et marié et fidèle pour le second.
Mais on veut y croire quant même à cette histoire, à cette « liaison », à ce « couple », d’autant plus si ce nouveau frisson amoureux est déclenché d’un côté par Sophie Marceau, franchement resplendissante en femme libre, sensuelle et mutine, pas fatale pour 2 sous (la réalisatrice Lisa Azuelos, qui s’est octroyée au passage un petit rôle, l’a totalement magnifié à l’image, telle une « ado amoureuse » dans l'esprit de La boum, comme elle l’avait déjà un peu fait dans son précédent film LOL, d’où ici quelques plans similaires entre rapports parents/enfants) et de l’autre par François Cluzet, touchant en homme certes tendre, heureux - dans tous les sens du terme - et souriant mais quelque peu bouleversé par ce qui vient de lui arriver (c’est d’ailleurs la première fois qu’il joue ce genre de rôle et de plus dans une comédie romantique). Qu’importe s’ils ont un peu trop de chance de se croiser à plusieurs reprises de façon rapprochée, et même s’il y a une certaine différence d’âge plus ou moins visible à l’écran, on se laisse quoi qu’il en soit prendre par ce jeu du destin qui vient jouer des tours – le trouble-fête - et titiller ses 2 êtres humains.
En effet, le sort a jeté son dévolu sur eux deux et c’est justement le moyen d’avoir en parallèle le point de vue de leurs relations, chacun de son côté vivant pratiquement la même chose au même instant, et cela parfois à travers des « rêves » fantasmés projetés dans l’avenir ou, si vous préférez, l’occasion de les voir d’un plan à l’autre quasiment vivre les mêmes instants et dire les mêmes phrases à 2 endroits opposés, que ce soit en compagnie d’ami(e)s, au travail, en famille - avec leurs propres enfants ou au lit avec l’épouse ou bien l’« autre », en roulant, en voyage, en se préparant pour sortir et ainsi de suite grâce à des fondus aussi sensibles qu’astucieux. Et en pareil cas, vous n’échapperez pas à quelques clichés du style discutions entre « filles », plans sur un bateau-mouche et sur le pont des Arts – so romantic ! -, le tout sur fond d’une superbe BO.
Improbable, penseront certains, mais là n’est franchement pas la question ! Comment rester insensible devant ce duo fort charmant qui s’aime, dont l’une se refuse d’avoir une aventure avec un homme marié et l’autre qui ne veut pas mettre en péril sa vie de famille ? Il faut plutôt se laisser happer par cette histoire d’amour toute en jugement, en dilemme, à la fois en retenue et en intensité – en chasteté aussi – due à leurs positions, conjonctures et décisions respectives, certes pleines de bons sentiments et d’imprévues souvent drolatiques (un satisfecit mérité pour Jonathan Cohen en avocat, vu entre autres dans Comme t’y es belle de la même réalisatrice, L’amour c’est mieux à 2, Dépression et des potes, Amour et turbulences, et dernièrement Supercondriaque) mais quand même avec une part de risques et de dangers non-négligeables qui nous fait tenir en haleine jusqu’au dénouement pressenti. Oh l’amour.....

C.LB



 
 
 
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