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The salvation (sur Canal + Premier)

Sortie  le  26/09/2021  

De Kristian Levring avec Mads Mikkelsen, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan, Eric Cantona, Mikael Persbrandt et Jonathan Pryce (sur Canal + Premier les 26 et 30/09 + 05/10)


1870, Amérique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclanche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.

Une telle coproduction, aussi improbable que celle-là d’autant plus qu’elle est d’origine à la fois danoise, britannique et même africaine du Sud – lieu du tournage pour donner l’illusion de se trouver dans l’Ouest américain -, ne peut que susciter l’étonnement, voire une certaine inquiétude quant au résultat final. C’est bien simple, voilà le style de film qui peut être soit complètement ratée, soit alors plutôt originale ou du moins assez spéciale pour attirer plus d’un spectateur en salles. Pensez donc, une énième version du bon vieux western d’antan, genre galvaudé depuis des lustres et (re)servi encore avec l’éternelle histoire de vengeance rabattue 100 fois (si ce n’est déjà 1000 !) au cinéma, rehaussée par ces habituels plans en longs travellings nonchalants, ces traditionnelles atmosphères de règlements de compte dans l’air et ces classiques partitions à travers une BO d’ambiance tout à fait de circonstance, plus un casting aussi éclectique que possible en la présence d’Eva Green, Mads Mikkelsen, Jonathan Pryce et Eric Cantona !
En bref, c’est tout ou rien ! Raison de plus donc pour partir à la découverte de ce long métrage iconoclaste qui fleure bon le nanar de série B, limite Z, dans lequel vous retrouverez quasiment tous les ingrédients qui ont fait le succès de cette thématique chère aux américains ! L’une de ses « fameuses » particularités ici, c’est la participation côte à côte et pour le moins cosmopolite d’un danois (Mads Mikkelsen, vu notamment dans Casino Royale, Coco Chanel et Igor Stravinsky, Valhalla Rising et Michael Kohlhass), d’un suédois (Mikael Persbrandt, aperçu dernièrement dans Revenge, L’hypnotiseur et surtout The hobbit 1 & 2), d’un anglais (Jonathan Pryce qu’on ne présente plus, ici en croque-mort aussi veule que pleutre) et de 2 français (Eva Green, muette et balafrée, ainsi qu’Eric Cantona, l’allure impassible, le regard noir et l’expression grave). Vous ne retrouverez pas de sitôt pareil rassemblent, c’est sûr !
L’autre singularité, c’est le fait que cette réalisation « invraisemblable », mise en scène par Kristian Levring (The king is alive, sorti en 2000), utilise comme autre langue que l’anglais, le danois – et pour cause puisque notre intrépide justicier est issu de ce pays ! -, sans que ça nous choque plus que cela. C’est sans doute dû au fait qu’un grand nombre de colons sont venus de toute l’Europe, attirer par la possibilité de faire fortune aux Etats-Unis. Néanmoins, il y a peu de chance que les situations prévisibles d’avance – n’est pas John Ford ou Sergio Leone qui veut ! - et les images saturées – qui donnent une apparence de mort-vivant à Mads Mikkelsen - accrochent vraiment la concentration et surtout l’intérêt d’un large public pour ce type de western quelque peu passéiste...

C.LB



 
 
 
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