en 
 
 
cinema

 
 

Balade entre les tombes (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  11/04/2024  

De Scott Frank avec Liam Neeson, Brian "Astro" Bradley, Dan Stevens, Boyd Holbrook, Olafur Dani Olafsson, Maurice Compte et David Harbour


Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…

Quand on a tâté du rôle de « justicier » avec succès à l’écran (récemment Non-stop et surtout la saga Taken), on a du mal à vouloir interpréter autre chose, du moins à endosser l’habit d’un personnage différent, voire moins emblématique et charismatique que celui-ci. Car il ne faut pas se leurrer, jouer soit un détective (comme ici), soit un flic, soit encore un espion héroïque qui devient redresseur de torts à force de régler ses comptes avec autrui, tout en traquant et en éliminant le plus de méchants possible, ça a quand même de la classe et plus de « gueule » ! D’ailleurs, n’est-ce pas pour cette raison évidente que Liam Neeson reprend ce type d’individu, de figure représentative à l’écran, le plus souvent pour le meilleur (résultat), rarement pour le pire (sauf pour ses victimes) ?
Car ne nous voilons pas la face, c’est un peu un justicier dans la ville...de New York – un clin d’œil éhonté au titre de ce célèbre polar tourné par Michael Winner en 1974 avec Charles Bronson cette fois version 2000 - que nous sert le réalisateur Scott Frank (The lookout, et scénariste de plusieurs films tels que Hors d’atteinte, Dead again, Get shorty, Vengeance froide, Minority report, L’interprète, et dernièrement Wolverine : le combat de l’immortel), une adaptation tirée du best-seller de Lawrence Block, avec son lot autant de scènes violentes et brutales que d’actes crapuleux et de méfaits odieux. Cette fois, rien ne nous est vraiment épargné, ni la tuerie sanguinaire en introduction - ni non plus celle au final -, ni la rudesse des moyens radicaux entrepris et particulièrement expéditifs, et encore moins la vision monstrueuse, limite d’horreur qui peut se lire sur le visage de certaines suppliciées ou sur d’autres à la vue de corps torturés lors de leurs macabres découvertes. La manière de s’y prendre n’a pas beaucoup changé en 30 ans, c’est seulement sa façon de la montrer en images qui a plutôt évolué, parfois avec une surenchère de séquences morbides, d’une véracité flagrante et d’un réalisme de plus en plus performant.
Fort heureusement ici, le carnage est assez « limité » malgré tout de même une tension palpable et une angoisse grandissante (on ne voit pas tout de suite et que faiblement le profil des kidnappeurs/meurtriers). Quoi qu’il en soit, on mène l’enquête minutieusement au même titre que le protagoniste principal, un ex-flic à la retraite devenu détective privé à son compte mais sans licence, armé de patience, plein d’instinct et bourré de « coups de pot », qui rend service moyennant quelques « cadeaux », au point de le trouver plutôt sympathique sur son chemin rédempteur, un solitaire tant soit peu paternel avec les autres mais néanmoins agréable à écouter parler. Voilà donc une histoire policière dans la plus pure tradition qui soit, produit par Danny DeVito (vu entre autres dans Le diamant du Nil, Jumeaux, Batman : le défi, L’idéaliste, Get shorty et L.A. confidential) et rehaussée par quelques plans plus ou moins clichés (la fille enlevée porte un manteau rouge, telle le petit chaperon rouge face à 2 gros méchants « loups ») ou « faux » (une séquence de Manhattan sans les 2 tours alors que le scénario se déroule en 1999, soit 2 ans avant les attentats).

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique