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Exodus : gods and kings (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  23/09/2022  

De Ridley Scott avec Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro, Aaron Paul, Ben Mendelsohn, Sigourney Weaver et Ben Kingsley (sur Ciné + Premier les 23 et 29/09 + 01, 03 et 05/10)


L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des 10 plaies.


Il semble qu’une vague de mysticisme, voire de foi intérieure ou bien alors relative au domaine religieux, se soit répandue chez certains réalisateurs et divers cinéastes en proie à quelques illuminations dites bibliques tirées plus ou moins du Nouveau Testament, à en juger par le nombre de productions de ce style qui sont sorties ces dernières années (on pense notamment au très controversé La passion du Christ de Mel Gibson, à la fameuse série américaine La Bible de Mark Burnett, et dernièrement au fort décrié Noé de Darren Aronofsky). Sans – aucun - doute soucieux de préserver ou bien d’élever leur âme – et conscience – filmographique au-delà de la mêlée ambiante actuelle, au moins vers d’autres cieux cinématographiques que ceux du moment plutôt moribonds en ce bas monde, les voilà parti en quête de spiritualité nouvelle à travers des longs métrages qui relisent ou qui réinterprètent une énième fois, à leur manière et surtout avec leur propre « clairvoyance », la version de certains faits très reculés datant au moins de Mathusalem !
Avec un spécialiste du péplum, comme d’ailleurs de la fresque épique et autres grandes épopées historiques, à sa tête tel que Ridley Scott (souvenez-vous du célèbre Gladiator, sans oublier Legend, 1492 : Christophe Colomb, Kingdom of heaven, Robin des Bois et encore Les duellistes !), on ne peut s’attendre qu’à être convaincu ou du moins réconforté face au résultat final, sachant qu’il y aura indéniablement à la clé son lot de combats violents, de champs de bataille gigantesques, d’assauts mémoriaux et de gros effets spéciaux féériques à la hauteur du projet. C’est vrai que rien ne manque ici, ni les dernières technologies en matière de trucages et illusions (entre autres les différents fléaux qui s’abattent sur Memphis), ni les décors éblouissants qui restituent à merveille l’Egypte ancienne (que ce soit la reconstitution visuelle du temple d’Abou Simbel et des pyramides, sans oublier ceux bien réels des déserts et montagnes), et encore moins la 3D qui nous plonge directement pour ne pas dire qui nous immerge complètement dans le feu de l’action.
Si de ce côté-là, on n’est vraiment pas déçu du voyage (...dans le temps, bien sûr !), on peut l’être en revanche d’avantage vis-à-vis du casting qui pêche par excès en tout genre. Christian Bale, en leader prophétique qui libère tout un peuple de l’esclavage, n’a pas la stature ni l’envergure et encore moins la force d’un Charlton Heston, incontournable dans Les 10 Commandements, en rajoutant un max dans le regard consterné plein de conviction et l’allure sensible au port altier, tout comme Joel Edgerton (Star Wars épisodes II & III ; Animal kingdom ; Warrior ; Gatsby le magnifique) dans la peau du pharaon Ramsès II qui manque lui cruellement autant de profondeur que de subtilité, ses dialogues se limitant à quelques borborygmes vocaux. Même Ben Kingsley et Sigourney Weaver font plutôt « pâle figure » avec chacun une prestation parfois « clin d’œil » et parfois on ne peut plus furtive, alors que cette dernière a pourtant ouvert les portes de la consécration internationale au réalisateur en 1979 avec son rôle mémorable dans Alien, le 8ème passager.
On s’attendait incontestablement à plus d’épaisseur et de nuance au niveau de la narration même si l’on connaît déjà l’histoire, au demeurant beaucoup moins énigmatique qu’elle en a l’air d’ailleurs, à travers cette fameuse rivalité, pleine de courage, d’audace et de cruauté, entre 2 « demi-frères » qui vont, chacun à leur manière, prendre un chemin aussi long qu’hasardeux. Quoi qu’il en soit « ayez la foi » en allant voir ce film, tel est le présage que nous souhaitons à la réussite de cette colossale entreprise au budget tout aussi faramineux (nombre de figurants – plus de 4000 - oblige) !

C.LB



 
 
 
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