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Les enquêtes du département V : Miséricorde (sur Canal + Cinéma)

Sortie  le  05/11/2022  

De Mikkel Norgaard avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter, Mikkel Boe Folsgaard, Peter Plaugborg, Soren Pilmark et Troels Lyby


Après une bavure qui coûte la vie à l’un de ses collègues et laisse son meilleur ami paralysé, l’inspecteur Carl Mørck a presque tout perdu. Mis sur la touche, privé du droit d’enquêter, il est chargé d’archiver les vieux dossiers du commissariat avec Hafez el Assad, l’assistant d’origine syrienne qui lui est imposé.
Mais très vite, les 2 policiers désobéissent à leur supérieur et rouvrent une enquête jamais résolue, la disparition mystérieuse d’une jeune politicienne prometteuse survenue 5 ans auparavant.
C’est la naissance du Département V et sa première enquête...


Si ce film est tiré de l’un des best-sellers du danois Jussi Adler-Olsen, auteur d’une série de romans policiers à succès (notamment La femme en cage, Tueurs de faisans, Le message dans la bouteille, et Journal 64), adapté au cinéma par Nikolaj Arcel, réalisateur de L’île aux sorciers et Royal affair mais surtout scénariste de Millenium, la fameuse version danoise sortie en 2009, et mis en scène par Mikkel Norgaard (à qui l’on doit entre autres la série télévisée Borgen, une femme au pouvoir), alors ce polar n’en est que plus intéressant, voire passionnant et même captivant pour ne pas dire haletant, et cela à plus d’un titre, celui décrit ici, c’est-à-dire un monde froid (forcément !), morbide et effrayant, limite dépravé, pas aussi paradisiaque que veut bien le laisser entendre cette nation nordique au système judiciaire et d’éducation (trop) souvent idéalisée aux yeux des européens.
Raison de plus pour s’engouffrer dans cette histoire glaçante qui sent les sévices, la torture, l’agonie, bref, la mort, au point de nous épargner aucun détail et cela de manière concise, rapide et sans bavure, pardon, fioritures ! La photo est d’ailleurs à l’image de cette production, à la fois sombre, grise, glauque et sale, avec des cadrages impressionnants et parfois même angoissants. Côté protagonistes, on n’est pas mieux loti avec des têtes de l’emploi bizarres bel et bien de circonstance, entre un policier au sale caractère, entêté, arrogant et rustre comme un ours mal léché (interprété par Nikolaj Lie Kaas, vu dans Les bouchers verts, Brothers, et Anges et démons), un psychopathe à la vengeance persistante et d’un machiavélisme (d)étonnant (joué par Peter Plaugborg, aperçu dans Submarino), et un frère handicapé aux réactions parfois imprévisibles (sous les traits de Mikkel Boe Folsgaard, présent dans Royal affair du même réalisateur).
Un beau palmarès en perspective qui permet à l’intrigue mais également à la frayeur de s’installer « confortablement » ou, si vous préférez, au suspense d’être rythmé et assez palpable, une façon comme une autre de pouvoir suivre presque en temps réel cette enquête tour à tour mouvementée et tordue ! Et qui dit affaire dit aussi dossiers vieillots, pour certains classés et pour d’autres non-résolus depuis une bonne vingtaine d’années, et que cet inspecteur taciturne et têtu va reprendre, du moins réouvrir – à défaut de clore – avec un souci du détail qui frise l’obsession, afin de trouver la faille qui fera resurgir le ou les véritables coupables. On attend avec impatience l’épisode suivant intitulé Profanation qui, lui, sortira au cinéma le 8 avril ! En attendant, méditez un peu sur la Scandinavie qui montre avec brio un tout autre visage de son pays et cela à travers l’une de leurs grandes spécialités, des polars et des thrillers bien noirs, assez crades, pleins de gens à la personnalité et aux états d’âmes détraqués....

C.LB



 
 
 
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