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Belle et Sébastien : l’aventure continue (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  05/12/2023  

De Christian Duguay avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Thierry Neuvic, Margaux Chatelier et Thylane Blondeau


D'après l'oeuvre de Cécile Aubry : Septembre 1945. Au village, on a fêté la fin de la guerre. Sébastien a grandi, il a maintenant 10 ans. Belle et lui attendent impatiemment le retour d’Angelina... Mais Angelina ne revient pas. Elle a disparu dans un accident d’avion au cœur des forêts transalpines. Tout le village a perdu espoir. Tout le village sauf César : le grand père de Sébastien connaît un homme, Pierre, qui pourrait les aider à retrouver Angelina. Mais avant de sauver la jeune femme, l’enfant et son chien vont devoir braver mille dangers, traverser mille épreuves et affronter un secret. Un secret qui va changer la vie de Belle et de Sébastien à tout jamais. L’aventure continue...

Justement, si l’aventure continue, c’est que tout d’abord « l’affaire » du premier épisode a été juteuse ou plutôt fructueuse, voire on ne peut plus rentable au box-office aussi bien français (pensez donc, presque 3 millions de spectateurs rien que chez nous !) qu’européen (Italie, Belgique, Suisse) et même américain (Canada). Et puis aussi, le « couple » inséparable à l’écran, celui du chien et de l’enfant a parfaitement fonctionné - et continue d’ailleurs à le faire ! » -, autant lui à la fois têtu, plein de répondant et craquant en diable, qu’« elle » toujours aussi « belle » (et pour cause !), expressive à souhait et prévenante ou du moins bienveillante en toute circonstance. Raison de plus donc pour retrouver tout ce beau monde afin que presque chacun reprenne sa place initiale, excepté quelques personnages secondaires disparus (ainsi que le précédent réalisateur Nicolas Vanier), afin de laisser s’installer 2 ou 3 nouvelles têtes, histoire de faire « bonne figure » devant ce gamin déluré qui n’en perd pas une pour n’en faire qu’à sa tête...et ainsi faire tourner en bourrique celle de tous ses proches.
Cette fois, il est question de recherches en pleine montagne mais surtout d’une certaine confrontation au sommet (des Alpes bien sûr, et même un peu plus haut d’ailleurs !) avec la rencontre du père « retrouvé » de ce dernier, le tout à grands renforts de querelles, rapports de force et autres explications à la clé. Et ce qui doit arriver arrivera forcément ! On vous évitera bien entendu l’énumération des éternels clichés, du genre Indiana Jones (Thierry Neuvic, qui interprète le papa, s’est mué ou, si vous préférez, s’est déguisé pour l’occasion !), l’arche de Noé – avec le radeau en prime - (tous les animaux de la forêt défilent l’un après l’autre devant nous – et les protagonistes par la même ! -, du lapin à l’ours en passant par le renard, le hibou, le loup, la biche, le sanglier....tel un bestiaire digne d’un dessin animé de Walt Disney du type Bambi !), ainsi que la forêt de Brocéliande (on se croirait par moment déambulant dans ces fameux bois légendaires typiquement bretons et limite enchanteurs où la végétation revête un aspect assez singulier : on n’est pas très loin du conte !). Bref, on navigue en pleine fable bucolique où tous les grands moyens ont été déployés !
Si le nouveau réalisateur québécois Christian Duguay (The extremists, L’art de la guerre et surtout Jappeloup) a péché par excès à vouloir bien (pour ne pas dire trop) faire, c’est qu’il avait un cahier des charges dit « familial » à respecter, qu’il a sans (aucun) doute et (as)sûrement un peu trop suivi à la lettre. C’est qu’on s’adresse encore une fois à un large public avec un cœur de cible bien défini, c’est-à-dire jeune, alors on ne mégote pas sur quelques erreurs d’effets spéciaux plutôt sporadiques (un feu de forêt très mal fait), de raccords (les arbres en feu changent d’un plan à l’autre dans la même scène) et de raccourcis, sans oublier d’appréciations au passage (celle qu’ils sont venus chercher gît dans une crevasse puis se relève aussitôt comme si de rien n’était !). Néanmoins, malgré un manque évident de surprise, de rocambolesque et d’humour mais pas de « tire-larmes » loin de là (la magie n’opère plus de la même manière par rapport au premier volet), la beauté des paysages, tous aussi somptueux les uns que les autres, la force de la BO, par petites touches successives, et Tchéky Karyo, toujours bourru et bougon, sont bel et bien là, au rendez-vous pour le plus grand bonheur des enfants, du moins, on l’espère pour eux....

C.LB



 
 
 
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