en 
 
 
cinema

 
 

The big short – le casse du siècle (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  26/06/2023  

De Adam McKay avec Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt, Melissa Leo, Marisa Tomei, Karen Gillan et Rafe Spall (les 26 et 29/06 + 03, 04, 13, 16 et 19/07)


Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des médias et du gouvernement, 4 outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry (Christian Bale), Steve Eisman (Steve Carell), Greg Lippmann (Ryan Gosling) and Ben Hockett (Brad Pitt) : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise !

Ne vous attendez surtout pas à un casse dans le sens traditionnel du terme, c’est-à-dire du style hold-up et braquage - à mains armées ou pas - dans un établissement correspondant, mais plutôt à une vaste pour ne pas dire à une énorme opération spéculative autour de l’effondrement de la bulle immobilière américaine vers le milieu des années 2000 qui a entrainé la fameuse crise des subprimes quelques années plus tard. Vous ne verrez donc pas de gangsters en pleins préparatifs et prêts à tout, vous n’entendrez pas non plus de « haut les mains ! « ni de « que personne ne bouge ! », seulement défiler des chiffres, des courbes, des estimations et des noms, la plupart du temps de personnes plus que moins responsables du grand crash de 2008 et principalement de ceux qui ont raflé la mise grâce à leurs capacités à anticiper le marché boursier et, par la même, leurs pouvoirs de déduction dit « infailbles ».
Vous allez penser à juste raison que ce film, tiré d’une histoire 100% vraie, va être quelque peu trop technique, surtout pour le commun des mortels, et vous n’aurez pas tout à fait tort, entre les crédits hypothécaires et les créances à rembourser, les obligations « pourries », les MBS et les CDO, les stratégies et autres fonds d’investissements ! Pourtant, cette production pourrait presque s’adresser – et expliquer - aux nuls en la matière, tant l’enjeu cinématographique est de bien nous faire comprendre pourquoi et comment la cupidité comme l’inconscience des banques, qui comme chacun le sait ont toujours « aimé faire de l’argent », a pu provoquer une pareille chute dans un système financier de « merde ».
Vous voilà donc prévenu, prêt à embarquer dans les méandres et les arcanes d’un système « débile » aux tendances particulièrement frauduleuses - cela à tous les niveaux -, où chacun est tour à tour – si ce n’est à la fois – arrogant, méprisant, prétentieux, vicieux, arnaqueur, trompeur, bref, à bel et bien cynique, débile, roublard et escroc ! Seule une poignée d’hommes vont réussir à « se gaver » copieusement en pariant contre l’économie de leur pays tout en « remuant la merde de tout ce bordel ». Vous trouvez ça choquant et immoral ? Et vous aurez encore une fois raison ! Mais ainsi va le monde et vous n’y pourrez rien !
Cette adaptation du scénariste (Ant-Man) et metteur en scène (Frangins malgré eux ; Very bad cops ; Légendes vivantes) Adam McKay, tirée du livre de Michael Lewis devenu un best-seller, ne va pas forcément nous réconcilier avec nos banquiers, loin de là, mais il aura au moins le mérite de nous ouvrir un peu plus les yeux sur ce qui se passe derrière l’univers des traders et autres faiseurs de « miracles » financiers. D’ailleurs la présence d’un tel casting à l’écran (notamment Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling et Brad Pitt – ce dernier également producteur ici est assez rabat-joie, limite sympathique -) n’est sans – aucun - doute pas étranger à cet engouement récent qu’ont les acteurs de (re)présenter ou, si vous préférez, de dénoncer au cinéma les agissements odieux et peu scrupuleux de certains de nos semblables, à travers des réalisations on ne peut plus démonstratives et réalistes sur le sujet (souvenez-vous du bien nommé Wall Street : l’argent ne dort jamais, ainsi que d’Inside job, The company men, Capitalism : a love story, Krach, Le capital, Toutes nos envies, Ma part du gâteau, sans oublier bien sûr Margin Call)....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique