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Au nom de ma fille (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  06/04/2024  

De Vincent Garenq avec Daniel Auteuil, Marie-José Croze, Sébastian Koch et Tom Hudson


Un jour de juillet 1982, André Bamberski apprend la mort de sa fille Kalinka. Elle avait 14 ans et passait ses vacances en Allemagne auprès de sa mère et de son beau-père, le docteur Krombach. Rapidement, les circonstances de sa mort paraissent suspectes. L’attitude de Dieter Krombach ainsi qu’une autopsie troublante laissent beaucoup de questions sans réponse. Très vite convaincu de la culpabilité de Krombach, André Bamberski se lance dans un combat pour le confondre. Un combat de 27 ans qui deviendra l’unique obsession de sa vie…

Quoi de plus passionnant, prenant, poignant et même déchirant que d’assister à une enquête plus ou moins policière, menée non pas par la justice elle-même mais par un père de famille à qui l’on a « volé » sa fille, droguée par injection puis abusée par son beau-père avant de décéder des suites de cette piqûre, et qui demande simplement que « justice soit faite », du moins, que procédure pénales et châtiment qui s’ensuit soient rendus et non pas classés sans suite par quelques juges peu scrupuleux, voire corrompus et sans doute en collusion avec le pays d’origine du coupable, bref, faisant entrave à la loi ? C’est d’autant plus tendu et fort, pour ne pas dire émouvant, que cette histoire est 100% vraie, tiré d’un fait divers survenu en Allemagne en 1982 et dont les retombées judiciaires ont défrayé la chronique durant presque 30 ans.
Dans le rôle de ce père meurtri, qui mieux que Daniel Auteuil pouvait jouer, avec toute la sincérité, la sensibilité et la sobriété qu’exigent une telle interprétation, un homme brisé qui va remuer ciel et terre, jusqu’à traquer sans relâche le meurtrier de sa progéniture (sous les traits de l'acteur allemand Sebastian Koch, vu dans Sans identité et Die Hard 5), pour que ce dernier soit jugé et incarcéré en France, et non pas qu’il soit obligé de faire justice lui-même afin de palier aux manquements d’une justice soi-disant impartiale, lui qui va devoir réagir devant l’inertie de certains experts, magistrats, procureurs et tribunaux, quitte à être considérer comme un vieux fou paranoïaque par son entourage ? Il porte littéralement sur ses épaules ce film qui est un réquisitoire pamphlétaire limite critique contre une certaine forme de justice – vous savez, celle dite à 2 vitesses ! -, ainsi qu’un plaidoyer pour « que le meurtre de quiconque – ici une jeune enfant, en l’occurrence sa fille – ne tombe jamais dans l’oubli ».
Le réalisateur Vincent Garenq, à qui l’on doit déjà 2 films du même acabit (Présumé coupable, lui aussi d’après un autre fait divers, et L’enquête, centré sur l’affaire Clearstream), n’a pas voulu rentrer dans une quelconque polémique ni dans un débat houleux mais a plutôt préféré relater sans aucune retenue ni a priori les faits, rien que les faits, avec précision, ponctuation et crédibilité, une façon comme une autre de (dé)montrer que l’on peut être déterminé et capable d’accepter bien des sacrifices lorsqu’il s’agit de viol, d’homicide volontaire, de piétinement judiciaire, de dissimulation de preuves et d’un mandat d’arrêt international jamais appliqué à l’encontre d’un assassin résidant en Allemagne, surtout si l’on s’est fait la promesse de ne jamais renoncer devant la tombe d’une enfant victime d’un obsédé sexuel toujours en liberté…

C.LB



 
 
 
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