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Raid dingue

Sortie  le  01/02/2017  

De Dany Boon avec Alice Pol, Dany Boon, Michel Blanc, Yvan Attal, Sabine Azema, Patrick Mille, François Levantal, Anne Marivin et Florent Peyre


Johanna Pasquali est une fliquette pas comme les autres. Distraite, rêveuse et maladroite, elle est d'un point de vue purement policier sympathique mais totalement nulle. Dotée pourtant de réelles compétences, sa maladresse fait d'elle une menace pour les criminels, le grand public et ses collègues.
Assignée à des missions aussi dangereuses que des voitures mal garées ou des vols à l'étalage, elle s'entraîne sans relâche pendant son temps libre pour réaliser son rêve : être la première femme à intégrer le groupe d'élite du RAID.
Acceptée au centre de formation du RAID pour des raisons obscures et politiques, elle se retrouve alors dans les pattes de l'agent Eugène Froissard (dit Poissard), le plus misogyne des agents du RAID. Ce duo improbable se voit chargé d'arrêter le redoutable Gang des Léopards, responsable de gros braquages dans les rues de la capitale.
Mais avant de pouvoir les arrêter, il faudrait déjà qu"ils parviennent à travailler en binôme sans s'entretuer au cours des entraînements ou des missions de terrain plus rocambolesques les unes que les autres.


Après les différentes informations concernant et mentionnant les nombreuses actions du RAID (Recherche Assistance Intervention Dissuasion) lors d’opérations plutôt délicates type attentats, il était à peu près sûr et certain qu’un réalisateur – et pourquoi pas aussi acteur – allait s’emparer de cette « actualité » encore (et toujours) toute bouillonnante pour nous offrir un film sur cette unité d’élite de la police nationale française. Loin du drame voire du tragique comme on a pu le constater récemment à la télévision, il s’agit cette fois d’une comédie dirigée et interprétée entre autres par Dan y Boon, jamais « avare » - en référence à sa précédente prestation dans Radin ! – autour d’une production qui mette en avant et surtout en valeur un de nos fleurons français, en l’occurrence ici la brigade du RAID.
Pour se faire, il s’est entouré d’un casting déjà bien rodé à ce genre de « fantaisies » et autres pitreries cinématographiques, notamment ici Alice Pol (Au bonheur des ogres ; Joséphine ; Un plus une ; Cézanne et moi) en jeune recrue « volontairement » exubérante et gaffeuse « horripilante » à souhait, héroïne centrale de ce long-métrage tel qu’elle l’avait déjà été, d’ailleurs auparavant en tant que sa partenaire, dans Un plan parfait de Pascal Chaumeil en 2011 et Supercondriaque de Dany Boon en 2014 ( ce dernier a même poussé jusqu’à dire qu’il « la voyait comme une sorte de Pierre Richard au féminin »). Et pour se compléter, ses deux-là s’assortent parfaitement ! Grimaçant en-veux-tu-en-voilà et à tout va comme pour mieux appuyer son jeu déjà bien (trop) souligné, elle est suivie de très près dans ce « drôle » de registre burlesque par Yvan Attal en chef de gang délirant (il s’est fait plusieurs looks dit « comiques » à la limite de la démesure pourtant de son grand talent !), Sabine Azema en « future » belle-mère aussi collante qu’emmerdeuse (et ce n’est pas peu dire à l’écran !), et Patrick Mille en « futur » mari autant désappointé que dépassé (devant l’inexpérience, l’irresponsabilité et l’ampleur des dégâts causés par sa « future » épouse).
Heureusement, il reste l’excellent François Levantal droit dans ses bottes en chef du RAID, le parfait Michel Blanc en ministre de l’Intérieur et de surcroît père de cette « furie » qui fait son intéressante à l’image, la délicieuse Anne Marivin en subtile psychologue du RAID, et le sympathique Florent Peyre en instructeur et binôme sur le terrain, pour tenter de rehausser l’ensemble de cette pochade pas loin de la farce éhontée. Que dire de plus ? Que les gags sont assez prévisibles, ridiculement énormes et souvent grotesques ; que les mimiques se veulent comiques mais ratent parfois leur cible dans toute leur splendeur ; que les expressions machistes et les préjugés sont énumérés comme s’ils étaient tous récités les uns à la suite des autres ; que l’histoire sentimentale est inutile puisque tombant comme un cheveu dans la soupe ; et que le final est quelque peu raté pour des raisons évidentes typiquement « happy end » ! Maintenant, une question se pose : est-ce que Dany Boon n’en ferait-il pas un peu trop, au point de devenir comme son ami Kad Merad, « persona non grata » au cinéma à force d’être omniprésent à l’écran ? On est quand même en droit de se le demander....

C.LB



 
 
 
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