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Une vie ailleurs

Sortie  le  22/03/2017  

De Olivier Peyon avec Isabelle Carré, Ramzy Bedia, Maria Duplàa, Dylan Cortes, Virginia Méndes, Lucas Barreiro et Olivier Ruidavet


C’est en Uruguay que Sylvie retrouve enfin la trace de son fils, enlevé il y a 4 ans par son ex-mari. Avec l’aide précieuse de Mehdi, elle part le récupérer mais arrivés là-bas, rien ne se passe comme prévu : l’enfant, élevé par sa grand-mère et sa tante, semble heureux et épanoui. Sylvie réalise alors que Felipe a grandi sans elle et que sa vie est désormais ailleurs.

Ce n’est pas souvent que l’on a la chance de voir Isabelle Carré et surtout Ramzy Bedia joués dans un autre registre que le leur généralement, c’est-à-dire dans des films d’auteur ou des pièces de théâtre pour la première, et dans des comédies légères ou alors générationnelles pour le second. Cette fois, ils sont tous les 2 pas loin d’être à l’antipode de leur répertoire habituel, l’une tour à tour rayonnante et émouvante à souhait en mère désespérée, les yeux cernés de noir, qui se bat pour « ramener son gamin proprement » ou, si vous préférez, pour essayer de rapatrier son jeune fils « expatrié » contre son gré en Amérique du Sud par son père dont elle est séparée ; et l’autre, sérieux comme un papa en assistant social qui sert d’intermédiaire entre cette maman stressée qui tente coûte que coûte de trouver une solution et cet enfant d’une dizaine d’années qui croît que sa véritable mère est morte depuis longtemps. Bref, ici, leur prestation est à marquer d’une pierre blanche !
On doit ce petit prodige de sensibilité à fleur de peau, de véracité chevillée au corps, au charme évident mais tout en retenue, au réalisateur et scénariste Olivier Peyron qui, loin de tomber dans un pathos exacerbé genre tire-larmes ou bien alors dans une nostalgie mélancolique à coups de flash-back ambiants, nous emmène à l’autre bout du monde dans une atmosphère particulièrement dépaysante, celle de l’Uruguay. Pour son 1er long-métrage (après bon nombre de documentaires notamment pour France 5), il réussit à capter les émotions avec simplicité sans trop de dialogues ni de regards appuyés, soulignant juste la préparation du « possible » rapatriement, la suspicion dans les yeux de la grand-mère, l’attente, l’errance et l’impatience également de chacun en les filmant au plus près d’eux avec sa caméra très souvent en mouvement.
Côté casting, c’est aussi l’occasion de découvrir d’autres acteurs à la personnalité forte, notamment la belle et sincère Maria Duplàa, originaire de Buenos-Aires, le fringuant Lucas Barreiro et le jeune Dylan Cortes incroyablement naturel. En résumé, un film sans prétention mais réellement poignant, d’une « nécessité vitale » et plein d’énergies positives : une bonne surprise à ne surtout pas rater....

C.LB



 
 
 
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